Besson fait contrôler la couverture de Free Mobile par l'ANFR, en plus de l'Arcep

Besson fait contrôler la couverture de Free Mobile par l'ANFR, en plus de l'Arcep Le ministre de l'Economie numérique ne se satisfait pas des mesures dont l'Arcep rendra compte début mars et demande à l'ANFR de vérifier elle aussi la couverture de Free Mobile.

Pour que Free Mobile ait le droit d'accéder au réseau d'Orange en itinérance et donc d'exercer son activité d'opérateur mobile, son propre réseau doit couvrir 27% de la population. Suite aux accusations d'opérateurs concurrents et de syndicats, l'Arcep a indiqué le 17 février qu'elle tiendrait une conférence de presse début mars sur l'état de la couverture des quatre opérateurs mobiles, ce qui implique notamment de vérifier à nouveau celle de Free Mobile.

Cette procédure ne satisfait apparemment pas Eric Besson, qui désire s'approprier le dossier. Le ministre en charge de l'Economie numérique a en effet demandé le 16 février à l'Agence nationale des fréquences (ANFR) de vérifier elle-aussi la couverture effective du réseau de Free Mobile et de répertorier les "stations effectivement constatées en service", "paramétrées pour accueillir concrètement des communications", ainsi que celles "donnant un accès effectif à un service haut débit". Le ministre demande à l'ANFR de lui communiquer ses résultats à lui-même et non à l'Arcep, qui plus est dès le 29 février, précise "La Tribune", qui s'est procuré la lettre de mission.

Les dernières mesures effectuées par l'Arcep en décembre 2011 montraient que Free Mobile couvrait plus de 30% de la population. Toutefois, l'opérateur a pu activer ses antennes au passage de l'autorité et les éteindre ensuite, comme le soupçonnent ses concurrents et notamment Orange, qui impute des pannes de son réseau au nombre de communications trop important de Free qui y transitent : près de 97% du trafic des clients de Free Mobile, selon Orange.

Le 17 février, l'Arcep a de plus annoncé qu'elle procéderait "prochainement" à l'audition de France Télécom et de Free Mobile sur la mise en œuvre de l'accord d'itinérance qui lie les deux opérateurs. Certes, cet accord rapportera à Orange davantage qu'escompté, puisque son client utilise plus son réseau que prévu. Mais s'il n'arrive pas à se mettre d'accord avec Free à l'occasion de cette confrontation, il pourrait menacer de dénoncer le contrat d'itinérance, sans lequel le nouvel entrant ne pourra plus assurer son service.