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Les volontaires sont soumis à des tests d'effort. Photo © Biotrial
"On étudie la tolérance des médicaments pas leur efficacité"

Rester 35 jours dans un laboratoire pour tester un médicament contre la schizophrénie, la perspective n'est pas forcément réjouissante. Pourtant, comme dix autres volontaires, Frédéric vient de s'engager dans une étude particulièrement longue. "C'est bien rémunéré", explique ce serveur de 28 ans. "C'est clairement ma première motivation." Il a d'ailleurs demandé un mois de congés sans solde à son patron de la Baule pour pouvoir venir s'enfermer dans le centre Biotrial à Rennes. Le chèque de 4.500 euros qu'il touchera à la fin du test représente quasiment trois mois de salaires...

Des volontaires sains

D'ailleurs, cette expérience devient presque une habitude pour lui. "C'est déjà la quatrième fois que je fais ce type d'essais. J'ai confiance dans le laboratoire, ce n'est pas dangereux."

Basé en Bretagne et disposant d'un centre à Rueil-Malmaison, en région parisienne, Biotrial réalise des tests pour les laboratoires pharmaceutiques qui développent de nouveaux produits. Avec 27 millions d'euros de chiffre d'affaires, l'activité est en progression. "On travaille sur la tolérance des médicaments à faible dose d'abord, puis sur les effets des interactions alimentaires sur cette tolérance et sur le temps d'élimination des produits" explique Isabelle Thibault, responsable de la gestion des volontaires. "A ce stade, on ne teste pas encore l'efficacité du médicament face à une pathologie : nos volontaires sont tous en bonne santé." "L'indemnisation ne vise pas à rémunérer un risque", précise le docteur Homery, "mais bien le temps passé et les contraintes subies."

Une expérience rémunératrice

"Un mois avant le début des essais cliniques, il faut passer des tests de santé, d'alcoolémie et de dépistage de cannabis" se souvient Sylvain Faubert. Il a passé trois jours dans le centre l'année dernière. Lui non plus ne s'en cache pas : c'est la perspective de gagner rapidement de l'argent qui l'a intéressé. "A l'époque, j'étais étudiant, les 600 euros d'indemnités m'ont fait du bien." Malgré la rémunération, Sylvain n'a pas réussi à motiver ses amis : "Ils sont réticents, ils ont l'impression d'être des cobayes."

Frédéric, lui, n'est pas effrayé. Après son mois d'essai, il retournera travailler mais compte bien remettre ça l'année prochaine. "A la fin de ces essais, avec 4.500 euros, j'aurai atteint le plafond annuel d'indemnités autorisé par la loi. L'année prochaine, les compteurs repartent à zéro."


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