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Quand il monte son agence artistique, Fabrice Grimal a tout juste 25 ans. Il perçoit donc le RMI pour la première fois. "On a fondé notre société à trois, grâce à notre école de commerce qui nous a fourni des bureaux et des conseils. Nous sommes deux à toucher le RMI. Le troisième est salarié d'une grande entreprise."

Même s'il touche le RMI, l'administration peine à concevoir son double statut d'entrepreneur et d'allocataire. "J'ai eu de nombreux échanges de courriers avec les services sociaux et jusqu'en juin, je suis en régime dérogatoire" Ce jeune patron ne s'en cache pas : pour l'instant, il n'est pas intéressant de se rémunérer. En plus de l'allocation de 400 euros nets, Fabrice bénéficie de la carte orange à 13 euros et de la CMU, la complémentaire santé gratuite. "Pour pouvoir nous verser un salaire, il faudrait que la société débourse au moins 1.500 euros par associé. Pour l'instant, c'est inimaginable."

Création d'activité

Si Fabrice Grimal fait tout pour rester allocataire et ne pas dépasser les plafonds, c'est qu'il estime mériter cette petite aide. "Si je restais chez moi, je toucherais de toute façon le RMI. Là, je créé de l'activité, je participe au finances publiques grâce aux 10.000 euros de TVA versés par la société et je n'ai eu droit à aucune aide au départ!" Pourtant, ce jeune créateur d'entreprise a bien conscience qu'il ne pourrait pas se contenter du RMI sans l'aide de ses proches. "Si mon père n'était pas le propriétaire de l'appartement que j'occupe, je serais probablement contraint d'être salarié" reconnaît-il.

Pour l'instant, Fabrice sait qu'il devrait vivre avec le RMI pendant de longs mois encore. Il se console en observant la croissance de son chiffre d'affaire et envisage même d'embaucher un salarié. "On paiera probablement quelqu'un avant de se rémunérer nous-mêmes."

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