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Apotex, Teva, Ranbaxy… Ces noms ne vous disent rien ? Ce sont pourtant les nouveaux géants mondiaux de la pharmacie… et des génériqueurs.

Car les médicaments génériques représentent aujourd'hui plus de la moitié des ventes aux Etats-Unis. En France, seule une boîte de médicaments sur cinq est un générique, mais le marché est en forte progression (+ 11,3% en volume en 2006).

 

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Le Zocor (un anticholestérol de Merck), est vendu 4 dollars alors qu'on peut trouver un générique pour 80 cents. Photo © Merck
 

Les nouvelles molécules sont protégées par un brevet pendant 20 ans. Cependant, leur durée effective d'exclusivité n'est que de 11,5 ans, selon la PhRMA. Car selon ce syndicat, qui regroupe les entreprises pharmaceutiques américaines, il faut entre 8 et 12 ans pour procéder aux essais thérapeutiques et pour obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM).

 

Chute spectaculaire de ventes du médicament princeps

Partout dans le monde, les gouvernements ont compris l'intérêt des médicaments génériques pour faire baisser leurs dépenses de santé. Ainsi, le Zocor (un anticholestérol de Merck), est vendu 4 dollars aux Etats-Unis, alors qu'on peut trouver un générique pour 80 cents. Et à chaque nouveau génériquequi apparaît sur le marché, les prix chutent d'environ 10%.

Une énorme menace pour les grands laboratoires, qui vivent en grande partie sur la rente de quelques gros "blockbusters". En 2012, avec l'expiration des brevets du Lipitor et du Viagra, Pfizer pourrait ainsi perdre 41% de son chiffre d'affaires.

Car l'arrivée d'un équivalent générique signifie une diminution spectaculaire des ventes du médicament princeps. Les ventes de Mopral (un antiulcéreux d'AstraZeneca) ont ainsi chuté de 80% en 2004 à l'expiration du brevet.

 

Sanofi Aventis a déposé plus de 120 brevets pour son anticoagulant Lovenox, compliquant d'autant la tâche des génériqueurs

Stratégies de contournement

Du coup, les Big Pharma ont mis en place une multitude de stratégies pour contourner le risque. Sanofi Aventis a ainsi déposé plus de 120 brevets pour son anticoagulant Lovenox, compliquant d'autant la tâche des génériqueurs.

Autre astuce : développer de nouvelles formes d'administration du médicament (association avec un autre médicament, libération prolongée…), brevetables elles aussi.

Aux Etats-Unis, les laboratoires multiplient également les recours en justice, ce qui entraîne une suspension de la commercialisation des génériques.

Mais finalement, les grosses firmes ont bien compris qu'elles ne pourraient pas éternellement lutter contre la tendance. Et se sont résolues à devenir elles-mêmes des fabricants de génériques. Sandoz, la filiale générique de Novartis, a ainsi réalisé un chiffre d'affaires de 5,9 milliards de dollars en 2006, soit 16% du chiffre d'affaires de sa maison mère.

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