Selon l'IFOP, 67 % des Français faisaient appel en janvier 2005 à des services à la personne au moins ponctuellement. Mais ils sont 91% à déclarer en avoir l'intention, soit une progression potentielle de 21 points. Une bonne nouvelle pour les entreprises qui n'en n'ont même pas besoin !
La raison? Leur poids est actuellement insignifiant sur le marché des services à la personne. Selon l'Agence pour la création d'entreprises (APCE), 8 % du marché revient aux associations et 39 % aux travailleurs indépendants déclarés. Le reste se partage donc entre les entreprises et... le travail illégal. Pour Guillaume Richard, directeur de O2 (ménage et garde d'enfant), "le travail au noir est notre principal concurrent, avec 40 à 60 % du marché, contre - si l'on est optimiste - 2 à 2,5 % pour les prestataires".
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Hervé Lecat, président de Complétude. Photo © DR
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| "La hausse du marché ne s'est pas faite par hausse du besoin" |
Hervé Lecat, président de Complétude, ne dit pas autre chose : "La demande en soutien scolaire n'augmente quasiment pas, de l'ordre de 2-3 % par an. Mais il y a encore huit ans, le marché ne se faisait qu'au noir par des professeurs ou des étudiants. La hausse du marché depuis ne s'est pas faite par hausse du besoin mais simplement par la volonté des gouvernements successifs d'inciter les gens à y avoir recours légalement : le service n'est pas plus cher et il est en plus de qualité."
"La demande a toujours été là", confirme Guillaume Richard. Pour lui, "ce qui a changé, c'est l'accélération de la concurrence. Celle-ci a augmenté la demande légale" en faisant connaître l'offre légale à des prix bas.
Reste donc à faire évoluer les mentalités. "Celles-ci évoluent lentement, affirme Gabriel Pacheco, de Ménage.fr, mais on sent un changement, notamment chez les jeunes cadres, qui ont plus la culture du service".
