Quel avenir pour nos enfants de la dette ?

Les enfants qui courent dans nos jambes vont-ils avoir seulement le mot "dette" à la bouche ? Ou rêveront-ils quand même des étoiles ?

Mardi soir se tenait au Palais de la Découverte une soirée pour la sortie du nouvel exemplaire de la revue Prospective stratégique. Elle émane du CEPS, le Centre d'étude et de prospective stratégique, think tank français influent. A l'honneur de ce numéro : la recherche scientifique. L'hôte de la soirée, toujours aussi élégante, était notre spationaute Claudie Haigneré.
Petit hommage au passage à une femme que j'admire : rappelons qu'elle est l'auteur en août 1996 d'un vol de 16 jours à bord de la station orbitale russe Mir dans le cadre de la mission franco-russe Cassiopée  lors duquel elle effectua de nombreuses expériences médico-physiologiques, techniques et biologiques. En 2001, elle repart pour les étoiles - la veinarde - pour la mission Andromède. Elle sera la première astronaute française à voler à bord de la Station spatiale internationale. Elle y réalise un programme expérimental dans les domaines de l'observation de la Terre, de l'étude de l'ionosphère des sciences de la vie ainsi que des sciences de la matière.

Elle se lance ensuite dans la politique. Dans le gouvernement Raffarin pendant deux mandats, entre 2002 et 2005, elle est d'abord ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies (de juin 2002 à mars 2004, j'aurais plusieurs fois l'occasion de l'interviewer alors pour La Tribune) puis, jusqu'en mai 2005, ministre déléguée aux Affaires européennes. En mars 2009, Claudie Haigneré est choisie pour définir les orientations du nouvel ensemble qui va naître du regroupement entre le Palais de la Découverte et la Cité des Sciences et de l'Industrie, deux hauts lieux parisiens de la culture scientifique et technique et baptisé Universcience.
Ces deux heures à parler intérêt de la recherche et avenir de la planète et des étoiles avaient quelque chose de rafraîchissant mais aussi de décalé. Comme le soulignait le Délégué général du CEPS, notre ami Loïc Tribot La Spière en préambule, il n'y a pas que la dette dans la vie et que son remboursement. Il faut aussi parler d'avenir et d'investissements pour l'avenir.
Et notre hôtesse de rappeler que près d'un million de jeunes visite chaque année les lieux où nous étions, soit plus d'un quart des personnes accueillies. Et pour ces têtes blondes, brunes ou rousses, la question de notre bonne vieille Terre et de sa place au sein de l'univers reste passionnante. Cette quête sera-t-elle tuée dans l'oeuf par les impératifs de la crise du moment qui risque de plomber leur existence pour les vingt ans à venir au moins ? "Et nos enfants nous haïront" écrivait récemment dans un livre l'ex-patron de l'Express, Denis Jeambar.
On peut en tout cas se demander en voyant évoluer les enfants dans nos rues : quel monde allons nous leur léguer ? Un monde de rêves encore possibles ou d'une réalité grise plombée par les inconséquences des générations passées et présentes ?

Une autre façon de voir la situation actuelle qui au choix donne le bourdon ou nous renvoie, nous électeurs - citoyens - contribuables, à nos responsabilités du moment présent.