De l'importance des smart grids à l'heure de la transition énergétique

En février 2015, ce sera au tour du Sénat d'examiner le texte relatif à la transition énergétique. Dans le courant de l'année, Paris a d'ailleurs été choisie pour accueillir la prochaine conférence internationale sur le climat, placée sous le signe de l'exemplarité environnementale.

Alors que la France est définitivement engagée dans la lutte écologique voulue par François Hollande, il convient de mettre en lumière la technologie des smart grid, qui participe activement à cette transition.

Dans les prochaines années, le terme anglais « smart grid » - littéralement « réseau intelligent » - devrait s'ajouter au vocabulaire usuel des Français issu d'outre-Manche, aux côtés des désormais fameux « challenge » ou « cash », par exemple. Inutile de se le cacher, nos Immortels devront s'y résigner ; la perfide Albion grossira une fois encore la langue de Molière d'un mot – ou plutôt de deux -, dont la fréquence d'utilisation devrait bientôt égaler l'importance de la technologie qu'il dénomme. Le terme smart-grid n'est-il pas d'ailleurs reconnu par le très sérieux Vocabulaire de l'Energie paru au Journal Officiel du 12 septembre 2012 ?

Une consommation électrique subordonnée à la production, et non l'inverse

Au-delà de la sémantique pure – le vocable tricolore retenant en général « réseau électrique intelligent » –, les apports de cette technologie en plein essor sont multiples, tandis que la transition énergétique a définitivement envahi la France.

Aujourd'hui, stocker de l'énergie n'est pas seulement compliqué ; il apparaît que cette pratique est en général extrêmement couteuse en électricité, donc en argent. L'un des apports fondamentaux des réseaux électriques intelligents est de pallier ce hiatus par l'ajustement en temps réel des production et distribution d'électricité, en hiérarchisant les besoins – quantité, localisation – énergétiques. Grâce à des réseaux informatiques reliant les producteurs, distributeurs et consommateurs, les smart-grids permettent d'adapter la consommation électrique aux capacités instantanées de production. C'est là l'intérêt de cette technologie : la consommation se retrouve subordonnée à la production, et non l'inverse.

Avec les réseaux électriques intelligents, les systèmes tarifaires des « heures creuses » ou ceux des « effacements de consommation électrique » - permettant en partie de maîtriser l'adéquation demande-production - se voient optimisés. In fine, les particuliers – ménages, industriels – seront incités à consommer intelligemment ; à l'heure où l'électricité est la plus abondante – et donc la moins chère.

Faire le choix de cette nouvelle technologie, c'est par conséquent atténuer les gâchis d'énergie, diminuer les atteintes conséquentes à l'environnement et, bien évidemment, améliorer sa facture d'électricité.

La technologie smart-grid à la croisée des chemins de la prospection énergétique

Alors que le pouvoir d'achat des Français diminue inexorablement, et tandis que l'écologie est en train de devenir le maître mot d'un quinquennat qui peine à trouver son souffle, il convient de noter que de nombreuses start-ups tricolores souhaitent profiter de la technologie smart-gridafin de développer leurs idées au service de l'industrie verte. Ainsi, en prévoyant la consommation électrique sur la base de données historiques, en suivant le marché énergétique et en ajustant en permanence la production, certaines start-up parviennent aujourd'hui à rendre possible un équilibre réel entre l'offre et la demande électriques.

Si l'engouement pour les réseaux intelligents est palpable, c'est que les avancées technologiques permises s'inscrivent dans une réflexion éminemment prospective. Jeremy Rifkin, grand essayiste américain sur la prospection, fait des smart-grids l'un des piliers de sa « troisième révolution industrielle »  à l’heure à laquelle la France mise sur son compteur intelligent Linky pour mener à sa bien sa transition énergétique. En effet, le processus des réseaux intelligents peut permettre, grâce au stockage d'une énergie renouvelable – solaire, par exemple –, de recourir à cette source pendant les heures pleines, diminuant ainsi les besoins en électricité issue du réseau classique. Là encore, les bénéfices énergétiques, environnementaux et économiques sont, non seulement certains, mais également externalisés.


D'où l'importance du développement de la technologie smart-grids, alors que les besoins énergétiques ne font qu'augmenter, et que la France souhaite endiguer les atteintes environnementales qu'ils suscitent.