Smart Cities : pour rester attractive, la ville de demain sera efficiente

Les smart cities s’appuient sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour faire émerger des villes durables, plus efficientes et participatives.

On parle depuis plusieurs années de “smart cities”. Certes, l’expression peut parfois paraître inappropriée mais l’intérêt est d’identifier une démarche, C’est pour cela qu’il est préférable de parler de « ville efficiente » ou de « ville citoyenne ». Ce sont les habitants qui doivent être placés au cœur de cette démarche, et non la ville elle-même.

L’attractivité d’abord : il s’agit de transformer sa ville pour qu’elle attire à la fois de nouvelles entreprises et de nouveaux habitants mais également des touristes. L’attractivité touristique passe notamment par les régions et est un enjeu important pour les villes de taille moyenne. Une “concurrence” s’est installée dans les villes de petites et moyennes tailles pour attirer des habitants de façon plus pérenne et favoriser le tourisme. Dans ce contexte de compétition globale, les villes doivent adapter et valoriser leur territoire pour renforcer leur développement économique, améliorer la qualité de vie et accroître leur valeur perçue.

Restrictions budgétaires

Les collectivités doivent aussi faire face à des contraintes budgétaires toujours plus importantes. Sur la période 2015/2017, ce sont 11 milliards de restrictions budgétaires qui sont imposés aux collectivités territoriales par l’État. Résultat : les difficultés financières qui affectaient 10 à 15% des villes de plus de 10 000 habitants ou des départements en 2013, devraient concerner la grande majorité de ces collectivités en 2017. 

Dans un contexte de réchauffement climatique et de raréfaction des ressources, les préoccupations environnementales des collectivités sont également de plus en plus fortes. 

Les évolutions technologiques de ces dernières années permettent de faire face à ces contraintes : démocratisation de l’accès à Internet (déploiement de la fibre optique, notamment dans les zones moins habitées) et undefinedpeuvent améliorer le quotidien des habitants et des entreprises. Cependant, si la technologie peut répondre à une majorité des attentes des citoyens, elle ne doit pas être une fin en soi : elle doit rester un outil au service de projets collectifs menés par la collectivité. 

Récolter les données c’est bien, les exploiter c’est mieux

Grâce à ces évolutions, des capteurs et actionneurs peuvent être mis en place par les collectivités territoriales. Par exemple, Place de la Nation, à Paris, des capteurs ont été installés pour analyser le trafic (piéton, vélos, automobile), le bruit, la pollution. Des données utiles pour repenser un projet d’aménagement de la place. Pour la collecte de ces données, différentes technologies et réseaux peuvent être mis en œuvre (Lora, Sigfox, wifi, 4G, Fibre…) et permettent la mise en place des objets connectés. Il s’agit ensuite de proposer une interface facile d’accès, aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers, afin d’exploiter les données en question.

Une fois récoltées, il faut les organiser de manière structurée pour pouvoir les analyser en temps réel ou en temps différé. Pour cela, il faut des experts du Big Data pour préparer les données, et identifier ou créer les algorithmes qui permettront d’extraire les informations utiles. 

Ouvrir ses données pour dynamiser l’innovation 

Une collectivité n'a pas systématiquement toutes les clés pour exploiter ces données, c’est pour cette raison qu’il faut les ouvrir à l’ensemble des parties prenantes de la ville (citoyens, entreprises, associations…), afin de dynamiser l’innovation. Une bonne pratique consiste à impliquer des startups, qui vont générer de nouvelles idées. Chaque partie prenante peut trouver de la valeur dans les données, la ville engendre ainsi de l'émulation, la création de nouveaux services.

À Eindhoven, aux Pays-Bas, la municipalité a mis en place plusieurs dizaines de capteurs à travers la ville, pour mesurer en temps réel la pollution. Ces capteurs envoient l’information aux habitants de la ville - via une application - qui peuvent connaître le taux de pollution de leur quartier.  En complément de l’intérêt direct pour les habitants, cela a permis à la ville de repenser l’aménagement de l’agglomération afin de désengorger les zones les plus polluées et mieux répartir la circulation urbaine.

Les projets de villes intelligentes mettront en œuvre de la technologie, certes, mais il faut avant tout prendre en compte les enjeux et les contraintes des collectivités. En mettant les services municipaux, les habitants, les commerces, les entreprises et les touristes au centre de la réflexion, en se focalisant sur l’efficacité, les usages, et les nouveaux services, on apporte de l’intelligence collective à l’ensemble des acteurs de la ville.