description brève de l'image
 
Olivier Scala, PDG des thés George Cannon. Photo © Olivier Scala
 
"Pour les produits bio, le consommateur ferme un peu les yeux sur les prix "

Des consommateurs nombreux et qui ne rechignent pas à la dépense. Voilà la clientèle dont les marchands de thé de l'Hexagone disposent aujourd'hui. Désormais, deux Français sur trois consomment du thé. Il y a douze ans, ils n'étaient que un sur deux. Dans le même temps, le chiffre d'affaires du marché a doublé, à 500 millions d'euros.

Pour Anne-Charlotte Roumier, chef de produits chez Lipton, cet engouement des Français s'explique par "un accroissement des préoccupations des Français en matière d'alimentation et de santé. Or le thé est sans conteste la meilleure boisson après l'eau et est riche de bienfaits". Même son de cloche chez Philippe Cohen-Tanugi, secrétaire général de Mariages Frères : " Le thé est moderne : il répond aux attentes du consommateur. Il est naturel, sain, bienfaisant et bon. Or, peu de produits correspondent à ces quatre critères."


De nombreuses nouveautés, beaucoup de publicité

Certes, le thé s'inscrit dans la tendance bio. La présence d'antioxydants, qui aident à lutter contre le vieillissement, n'est pas non plus pour déplaire. Mais Olivier Scala, président du Comité français du thé et de la société George Cannon, avance également deux explications plus prosaïques au succès actuel de la plante : un programme pluriannuel de la FAO, l'Organisation des Nations nies pour l'alimentation et l'agriculture, lancé en 1993, qui avait pour but de promouvoir la consommation et la production de thé dans le monde, ainsi que l'apparition "de nombreuses nouveautés lancées à grand renfort de publicité" par les grandes marques au milieu des années 90. Les fameuses pub Lipton et Lipton Eléphant notamment.

Autre atout pour les fabricants, si les Français ne consomment individuellement que 250 grammes de thé par an (une tasse tous les trois jours), contre trois kilos en Irlande ou en Angleterre et un kilo en Russie et en Pologne, nos compatriotes amateurs de thé sont plutôt aisés financièrement. Ils "appartiennent majoritairement aux catégories socioprofessionnelles supérieures et sont plutôt urbains", apprend-on au Syndicat du Thé et des Plantes à Infusion. De plus, selon l'Institut scientifique et technique de la nutrition et de l'alimentation, les consommateurs de thé sont majoritairement des consommatrices et en particuliers des consommatrices à la retraite et au fort pouvoir d'achat.

Enfin, comme le rappelle Olivier Scala, "l'une des chances de notre industrie, c'est d'avoir un consommateur qui ferme un peu les yeux sur les prix pour le bio. Il n'hésite pas à dépenser 4 à 5 euros pour 100 grammes de thé".


JDN Economie Envoyer Imprimer Haut de page