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Une plantation de thé dans l'état du Bengale,
en Inde.Photo © Olivier Scala
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Non contents de disposer d'une clientèle en hausse, les fabricants de thé français
bénéficient également de prix en baisse pour leur matière première. Selon la banque
mondiale, "entre 1970 et 2000, les prix du thé ont chuté de 44% en valeur réelle.
Après une légère augmentation entre 2000 et 2004, le prix est retombé, au début
de 2005, sous le niveau de 2001".
Une affirmation qu'Olivier Scala, président du Comité français du thé, tient à
nuancer : "le prix des thés de moyenne et haute qualité est en hausse, car de
plus en plus de pays gagnent du pouvoir d'achat, en particulier l'Inde et la Chine,
deux pays gros producteurs." Ces dernières années, "globalement, le prix des matières
premières est d'ailleurs plutôt en progression dans les pays d'origine, mais la
parité euro/dollar compense la hausse." D'où une "une stabilité des prix" d'achat
en Europe.
Aucune restriction douanière
Des prix d'achat d'autant moins élevés que le thé est l'un des rares produits
à bénéficier d'un "marché entièrement libéralisé", selon la Commission européenne.
L'UE, en effet, n'impose aucune restriction douanière au thé. Selon le Centre
technique de coopération agricole et rurale (CTA), "le tarif douanier de la nation
la plus favorisée est égal à zéro, et [à une exception près], il n'y a pas non
plus de progressivité des droits de douane si le thé est transformé contrairement
à ce qui se passe pour le café et le cacao." En 2006, la France a ainsi importé
163 tonnes de thé vert et noir pour un prix de 93 millions d'euros, soit un prix
au kilo de 0,57 euro !
Selon Olivier Scala, "dans un thé en sachet, le thé représente 10% du prix
de revient". Mariage Frère et Dammann Frères, eux, évoquent plutôt une proportion
de 20 %. Les 80% restant sont "les opérations réalisées en France : le nettoyage,
les mélanges, l'aromatisation et le conditionnement", explique Marine Jenkins,
chez Dammann Frères.