Comme de juste, le rachat de crédits possède ses partisans et ses
détracteurs. Côté partisans, les professionnels bien sûr, qui tous garantissent,
comme Nicolas Pécourt, responsable des études chez Sofinco, qu'il est désormais
devenu "un outil de pilotage du budget", utilisé "par exemple par des ménages
à la situation financière saine, qui désirent effectuer un nouvel achat
mais sans augmenter leurs mensualités".
"En moyenne, les clients consolident trois dossiers
et obtiennent une baisse de leur taux de 30%" |
En étalant sur de nombreuses années le total des encours et des intérêts, le
rachat de crédits peut en effet faire des miracles. "En moyenne, les clients consolident
trois dossiers et obtiennent une baisse de leur taux de 30%", explique Nicolas
Pécourt. Même topo chez Meilleurtaux. Selon le PDG Christophe Crémer, "les clients
arrivent avec 4 à 6 prêts et nous réduisons leur taux de 18 à 6%".
Mais cette baisse des taux a un coût. L'étalement des crédits sur 10 ans
ou plus conduit à un montant total à rembourser supérieur au total des sommes
empruntées avant le regroupement de crédits : environ 20.000 euros dans l'exemple
ci-dessus. Un coût qui s'explique aussi par "les frais de dossiers, les frais
de notaire, la rémunération du courtier en crédits", détaille Christine Bardinet,
secrétaire générale du comité consultatif du secteur financier. Qui précise cependant
: "le rachat de crédit rend un vrai service dont le coût n'est pas forcément exorbitant".
Mais Maurice Roullet, de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir, est
lui beaucoup moins enthousiaste. Selon le consumériste, "quand on veut aménager
un crédit, et que l'on dispose d'une situation financière saine, le banquier y
est disposé". Et cela sans les coûts supplémentaires engrangés par un regroupement
de crédits.