Après un début de redressement, comment s'annonce l'avenir chez Caddie ? Pas
forcément radieux, du moins en France, si l'on en croit les sources internes.
Celles-ci redoutent l'arrêt de certaines productions, craignent la diminution
des autres, et voient avec angoisse le non remplacement de départs à la retraite.
Sans parler d'un projet en cours d'une ouverture de filiale en Inde.
Parmi les motifs d'inquiétude également, la hausse de la qualité chez la
concurrence asiatique, qui s'accélère depuis deux ans. Un distributeur historique
de la marque à l'étranger ne "cache pas que cela fait un petit peu peur, vu leurs
tarifs 2 à 2,5 fois moins chers". Même si "pour l'instant, nos services comme
la fourniture de pièces et les possibilités de réassort nous permettent de conserver
nos parts de marché". Second danger, Wanzl s'apprête à investir le marché de l'hôtellerie,
pour empiéter sur les plates-bandes de Caddie. En France, un commercial sera exclusivement
dédié à ce secteur à partir de juillet 2008.
Des craintes sur l'évoluton de l'actionnariat
Cependant, la marque Caddie reste un extraordinaire atout pour la société,
souligne un observateur. "L'attachement affectif pour sa marque est encore un
paramètre important du succès de l'entreprise." Et d'ajouter : "Je pense d'ailleurs
qu'il ne serait pas illégitime que Philippe Audoin ait des vues sur l'entreprise.
Moi, en tout cas, je l'achèterais, mais il faudrait quelques fonds qui y croient
pour se lancer".
L'évolution de l'actionnariat de Caddie est justement la dernière angoisse
des salariés. Ce que feront de leurs 33% les filles de Marc Joseph demeurent une
incertitude. Et l'âge d'Alice Joseph, 78 ans sans héritier, n'est pas fait pour
rassurer. Or, pour les salariés, sa présence reste d'importante : "Elle est plus
protectrice qu'Audoin envers les salariés, qui la tiennent en haute estime, explique-t-on
dans la maison. Tant qu'elle est là, on est là !".