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Frédéric Van Houtte
Directeur Général
Selectour.com |
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Frédéric Van Houtte
"Le futur appartient aux voyages 100 % personnalisés par les internautes"
Le président de la commission Internet du Syndicat national des agences de voyages (Snav) revient sur une année riche en rebondissements et évoque les tendances du marché.
(02/01/2007) |
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JDN. Comment les voyagistes ont-ils vécu cette année 2006 ?
Frédéric Van Houtte. D'un point de vue général, l'année n'a pas été terrible. Les tours operators ont enregistré une baisse de 3 % des réservations sur les vols longs courriers. Cela s'explique par le chikungunya, les difficultés sur le marché nord américain à cause du passeport biométrique, et par la bonne santé du marché hexagonal. Mais Internet a continué à gagner des parts de marché. On peut noter la bonne croissance des offres de packages dynamiques : des offres composées par les internautes eux même en sélectionnant les composantes de leur voyage, et non plus un package prédéfini. Par exemple, on peut imaginer à terme pouvoir sélectionner un hôtel, en fonction de sa situation géographique dans une ville, mais aussi de sa proximité avec des chemins de randonnée, s'il loue des équipements sportifs, etc.
Qui en propose déjà et pour quels résultats ?
Rares sont les voyagistes qui en proposent véritablement. On pourrait d'ailleurs plutôt parler de simili packages dynamiques, car la personnalisation n'est pas encore très fine. Mais des voyagistes comme Expedia, Lastminute et Go Voyages, qui sont en avance dans ce domaine, réalisent près de 15 % de leurs ventes sur ces offres. Ce service répond à une attente profonde des internautes. A l'heure du Web 2.0 on leur permet de personnaliser leurs voyages dans le détail. Néanmoins, si on en parle beaucoup, peu le font à cause des coûts nécessaires à la mise en place de la plate-forme. Car plus il y a de choix disponibles pour le consommateur, plus les contraintes d'intégration sont fortes.
La consolidation du marché des GDS et l'homogénéisation des plates-formes qu'elle entraîne va-t-elle accentuer cette tendance ?
Oui, d'autant qu'ils prennent de plus en plus de place sur le marché de la vente en ligne. A titre d'exemple, Sabre est propriétaire de Travelocity aux Etats-Unis et de Lastminute en Europe, Amadeus d'Opodo, Promovacances et Karavel
Cette concentration (lire l'article du 12/12/06) va tendre vers une vulgarisation de l'offre qui sera très utile pour satisfaire le grand nombre. Mais cela ouvre aussi la porte à des acteurs de niche.
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 Un voyagiste mettra un an au maximum pour se conformer aux recommandations de la DGCCRF" |
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L'année 2006 a été marquée par les fortes critiques de la DGCCRF concernant un manque de clarté des tarifs des voyagistes, et peu de choses semblent avoir changé. Peut-on s'attendre à mieux en 2007 ?
Il n'était pas possible de mettre en place toutes les recommandations de la DGCCRF du jour au lendemain (lire l'article du 20/12/06). Notamment en ce qui concerne l'intégration de prix lisibles pour le client et correspondant au prix indiqué sur la facture. Le délai de mise en uvre ne correspond pas forcément à une politique commerciale, mais à des difficultés techniques, puisqu'il faut changer tous les tarifs de la base sur l'ensemble des produits. Mais au maximum, un voyagiste faisant preuve de bonne volonté mettra un an avant de se conformer à ces recommandations. Au-delà, soit il a un problème pour gérer son site, soit il n'est pas de bonne volonté. Cela va dans le bon sens, la révolution Internet est terminée et il est temps de consolider et d'établir des règles. Le regard de la DGCCRF était nécessaire. Mais je crois aussi que les acteurs les moins transparents sur les prix seront de toute façon sanctionnés par les clients.
Ce défaut de transparence existe aussi avec les comparateurs de prix, sur les pratiques desquels la DGCCRF a ouvert une enquête en août dernier
Evidemment, leurs méthodes ne sont pas claires (lire l'article du 29/08/06) ! Les premières lignes des résultats d'un comparateur ne mettent pas en avant les voyagistes les moins chers, mais ceux qui ont acheté cet emplacement. Si l'on propose un service pour des internautes qui font la chasse aux prix, le minimum est d'afficher les moins chers en tête des résultats. Mais le véritable problème va au delà de ça. Les comparateurs se limitent à comparer les tarifs des voyagistes et cela ne suffit pas. Il faudrait pouvoir comparer le niveau de service, pas exemple, s'il s'agit d'un vol direct ou non, connaître le niveau de gamme des produits, etc.
Dernier événement en date, le groupe Aéroports de Paris (ADP) s'est lancé dans la vente en ligne. Le président d'Afat Voyages a condamné cette décision, quel est votre opinion ?
A chacun son métier. ADP a vocation à coordonner les transporteurs aériens et à servir les passagers. Il sort là de son rôle en se substituant à ses partenaires distributeurs. Je veux bien comprendre que cela soit tentant pour eux. Vendre des voyages est une manière de se diversifier. Mais dans ce cas, ils doivent partager l'information qu'ils détiennent, notamment sur les horaires précis des vols au départ et à l'arrivée. Car comme seul ADP détient ces informations, les voyagistes incitent leurs clients à aller sur le site d'ADP pour s'informer d'éventuels retards ou annulations. Ce qui revient à envoyer ses clients sur un site concurrent. Tant qu'ADP refusera de partager ces informations, il y aura une situation de concurrence déloyale. Le Snav va s'emparer du sujet très prochainement afin de décider d'une position commune.
Et saisir la DGCCRF ?
Pourquoi pas. Les voyagistes n'ont pas vocation à voir leurs dépenses marketing profiter à un concurrent. |
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Propos recueillis par Rédaction JDN & JDN Solutions |
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PARCOURS
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Frédéric Van Houtte est directeur général de Sélectour et président de la Commission Internet du Snav ainsi que de l'association des agences en ligne Level.com.
Ex-directeur général de Galileo et ancien vice-président de Travelprice, Frédéric Van Houtte est aussi commissaire général d'Instantanet, un salon dédié aux nouvelles technologies dans le tourisme.
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