La génération Y est en marche : y sommes-nous préparés ?

Si les jeunes technophiles connectés apportent nombre d’avantages en entreprise et devraient révolutionner nos méthodes de travail, cela vaut la peine de se demander si nous sommes préparés à cette vague de changements.

Jetez un coup d’œil à votre bureau. A première vue, il ne semble pas très différent d’il y a 15 ou 20 ans. Vous y voyez probablement un ordinateur, un téléphone fixe, un bloc-notes et un stylo, autant d’accessoires déjà présents au milieu des années 90. Mais regardez de plus près : quelque part doit se trouver votre téléphone mobile, et il y a toutes les chances que ce soit un smartphone.

L’omniprésence du smartphone est assez symbolique des changements révolutionnaires que nous connaissons

Les communications sont partout. Nous sommes sans cesse inondés de messages, de tweets et autres mises à jour de statut, une situation qui n’en était qu’à ses prémices il y a 15 ou 20 ans. Auparavant, personne ne recherchait tout sur Google ou n’organisait sa vie sociale sur Facebook. Du reste, le verbe « googl(is)er » vient à peine de faire son entrée dans le dictionnaire. C’est dire si les choses évoluent rapidement.
Le fait est que la génération Y – la plus grande tranche d’âge de l’histoire (née entre 1980 et 2000) – va bientôt peupler en masse le monde de l’entreprise. Elle constituera en effet 75 % des effectifs dans moins de dix ans. Il s’agit de 75 % de connectés qui, non seulement n’ont jamais connu le monde sans Internet, mais sont aussi trop jeunes pour se remémorer un monde qui ne soit pas instantané et collaboratif. Connectés en permanence, ils s’attendent à des réponses immédiates et à un engagement constant.

Cette génération Y aura un profond impact sur le mode de fonctionnement des entreprises

Le flux continu de médias de toutes sortes, par exemple, est certes intéressant mais pas toujours productif. Aujourd’hui, les employés doivent faire le tri entre des gigaoctets d’informations dans le cadre de leur travail quotidien (e-mails, RSS, Twitter, Facebook, etc.). En fait, bon nombre de mes interlocuteurs ont l’impression de ne plus maîtriser des sources d’informations auxquelles ils se sont eux-mêmes abonnés.
Malheureusement, cela est en grande partie dû au fait que les environnements de travail typiques n’ont pas été conçus pour traiter cette masse d’informations : ils ne sont pas propices à la fourniture de réponses instantanées, ils n’encouragent ou ne permettent pas le travail collaboratif, et leurs technologies n’offrent pas les mêmes possibilités que celles auxquelles nous sommes désormais habitués à la maison. A mesure que le temps passe, les entreprises qui continuent de s’en remettre à leurs systèmes actuels constateront qu’elles nagent à contre-courant et vont tôt ou tard se noyer.

Les entreprises doivent aider leurs collaborateurs à tirer avantage de cet éventail de médias

Il existe des solutions pour cela. A titre d’exemple, je fais partie de plusieurs équipes virtuelles et, grâce à des outils tels que les groupes de communication et les favoris, je peux définir et organiser celles-ci au sein de mes médias sociaux.
Cela signifie que des messages apparaissent différemment pour chaque équipe ou groupe et même sous-groupe, et que je peux traiter chacun d’entre eux de manière différente suivant mon degré d’implication. En conséquence, j’ai pu réduire le temps consacré à lire l’afflux d’e-mails chaque jour.
Un autre exemple représentatif est l’utilisation de la messagerie instantanée pour poser des questions brèves ou y répondre, ce qui limite considérablement le volume journalier d’e-mails.
Cela montre que, si nous donnons aux utilisateurs des outils collaboratifs, nous devons aussi leur donner la possibilité de les utiliser de manière productive. Les entreprises doivent mettre en place des environnements de travail efficaces et motivants pour leurs collaborateurs, et la technologie peut réellement les y aider. Par exemple, je me sers d’un outil qui me permet de décider comment – c’est-à-dire via quel média – mes interlocuteurs peuvent me contacter, cependant chaque message, quel que soit son format, aboutit dans une seule boîte de réception centralisée. J’ai également le choix du mode d’accès à ces messages, sous forme de texte ou vocale.
Et quand que je parle de messages, il s’agit aussi bien de vidéo, d’appels téléphoniques, de messagerie instantanée, de chat, d’e-mail, de Twitter ou de SMS. Ces différents types d’outils ouvrent d’immenses canaux de communication à des utilisateurs pressés par le temps.

En définitive, tout cela revient au contrôle par l’entreprise des médias sociaux ou autres.

Le mot « contrôle » peut rendre nombre d’employés très circonspects, ce qui est compréhensible. Toutefois, en l’occurrence, le « contrôle » consiste à permettre aux employés de reprendre la main sur le déluge d’informations auquel ils sont confrontés ou, en d’autres termes, à leur redonner le pouvoir.
Et, chez la génération Y, jeune, indépendante et connectée, j’ai l’intuition que cela sera bien perçu !