ASS 2025 : montant et conditions de l'Allocation de Solidarité Spécifique
L'allocation de solidarité spécifique (ASS) s'adresse principalement aux demandeurs d'emploi ayant épuisé leurs droits au régime d'assurance chômage. Conditions, montant, plafond... voici l'essentiel à connaître sur cette aide.
Qu'est-ce que l'Allocation de Solidarité Spécifique ?
L'ASS, gérée par France Travail (ex-Pôle emploi) est financée par l'État, a été instaurée en 1984 pour les demandeurs d'emploi ayant épuisé leurs droits à l'assurance chômage. Les bénéficiaires doivent justifier de cinq ans d'activité salariée dans les 10 ans précédant la fin du contrat de travail, être à la recherche d'un emploi, et respecter un plafond de ressources mensuelles.
Qui peut bénéficier de l'ASS ?
L'ASS est principalement destinée aux demandeurs d'emploi qui n'ont plus droit aux allocations chômage (et qui ne satisfont pas aux conditions pour bénéficier de l'allocation des travailleurs indépendants) ou ayant ceux ayant au moins 50 ans, bénéficiant de l'assurance chômage mais préférant opter pour la perception de l'ASS car elle est plus favorable.
Voici les conditions à respecter pour être éligible à l'ASS :
- Avoir épuisé ses droits à l'allocation d'aide au retour à l'emploi (ARE) ou la rémunération de fin de formation (RFF)
- Avoir travaillé au moins 5 ans dans les 10 dernières années peu importe le contrat de travail (CDI, CDD, intérim, alternance) : les stages en entreprise ne sont pas pris en compte
- Être à la recherche d'un emploi
- Être apte au travail
- Ne pas avoir atteint l'âge de la retraite
- Ne pas avoir des revenus au-dessus d'un certain plafond.
A noter que les 5 années de travail requises au cours des 10 dernières années sont réduites d'un an en cas d'arrêt de l'activité pour élever un enfant dans la limite de 3 ans (un an par enfant).
Quel est le montant de l'ASS en 2025 ?
Depuis le 1er avril 2024, le montant de l'ASS est de 19,01 euros par jour (570,30 euros pour un mois de 30 jours) pour une personne seule.
Pour un couple, il est de :
- 1 570,30 euros par mois (de 30 jours) pour des ressources mensuelles inférieures à 1 520,80 euros
- 2 091,10 euros par mois pour des ressources comprises entre 1 520,80 et 2 091,10 euros
Les couples qui ont des ressources mensuelles supérieures à 2 091,10 euros n'ont pas droit à l'ASS.
Le montant de l'ASS est révisé chaque année au 1er avril. Cette aide est versée par France Travail en début de mois, pour le mois précédent.
Quel est le plafond pour bénéficier de cette allocation ?
Le calcul du montant de l'ASS va dépendre d'un certain plafond de ressources financières qui dépendra lui-même de la situation maritale du chômeur. Voici les plafonds à prendre en compte depuis le 1er avril 2024 :
- Personne seule : 1330,70 euros (665,70 € à Mayotte)
- Couple : 2091,10 euros (1046,10 € à Mayotte).
Comment demander l'ASS ?
Le formulaire de demande d'ASS est accessible automatiquement depuis l'espace personnel France Travail des demandeurs d'emploi 30 jours avant la fin de leurs droits et le reste 60 jours après la fin. Il est conseillé de le compléter au plus vite pour ne pas se retrouver sans ressources.
Concernant le renouvellement de l'ASS, la demande de renouvellement est accessible en ligne 30 jours avant la fin des droits en cours, depuis l'espace personnel du site France Travail.
Les personnes d'au moins 50 ans qui ne sont pas en fin de droits et qui souhaitent opter pour l'ASS doivent en revanche initier la demande. Elles peuvent le faire via le 3949.
Est-il possible de cumuler l'ASS et le RSA ?
Il est possible de cumuler l'ASS et le RSA, mais le montant du RSA est déduit du l'ASS. Les personnes qui n'ont jamais travaillé ne peuvent pas bénéficier de l'allocation de solidarité spécifique, mais ils peuvent demander le revenu de solidarité active (RSA).
Est-il possible de bénéficier de l'ASS à la retraite ?
Il n'existe pas d'âge minimum pour toucher l'ASS. Néanmoins, les travailleurs qui ont cotisé suffisamment de trimestres pour obtenir une retraite à taux plein ne peuvent bénéficier de cette aide après l'âge légal du départ à la retraite.
Quand l'ASS s'arrête-t-elle ?
L'allocation de solidarité spécifique prend fin lorsqu'un allocataire retrouve un emploi. Néanmoins, il peut conserver le bénéfice de l'ASS pendant 3 mois. Au bout de 6 mois de reprise d'activité, il est possible de demander la prime d'activité. Si l'emploi s'interrompt, une nouvelle période de cumul salaire-ASS de 3 mois est ouverte après trois mois civils d'inactivité. Le versement de l'ASS s'interrompt également en cas d'arrêt maladie. Le relai est effectué par la caisse d'Assurance Maladie du bénéficiaire. Le versement de l'allocation de solidarité spécifique peut également être suspendu pour différentes raisons :
- Le dépassement du plafond de ressources
- L'absence de recherche active d'emploi
- Une formation rémunérée
- La perception des indemnités journalières de la Sécurité sociale, etc.
L'ASS va-t-elle être supprimée ?
La suppression de l'ASS ne semble plus être à l'ordre du jour. En octobre 2024, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, annonçait que le gouvernement ne supprimera pas l'Allocation de solidarité spécifique (ASS). Dans une interview accordée à Ouest-France, elle déclarait : "J'ai demandé - et obtenu - qu'on sorte cette allocation de toutes les discussions budgétaires et qu'on ne la supprime pas en l'état." Elle a justifié ce choix en soulignant que la moitié des bénéficiaires de l'ASS vivent sous le seuil de pauvreté et que la moitié d'entre eux sont âgés de plus de 50 ans.
Pour rappel, en février 2024, Gabriel Attal, alors Premier ministre, annonçait la suppression de l'Allocation spécifique de solidarité (ASS) pour les chômeurs en fin de droits, les orientant vers le Revenu de solidarité active (RSA). Cette mesure aurait pu impacter plusieurs centaines de milliers de personnes, suscitant de nombreuses inquiétudes. La transition vers le RSA présentait en effet des différences significatives. Bien que le montant de l'ASS soit légèrement inférieur au RSA pour une personne seule, les bénéficiaires de l'ASS continuent d'acquérir des trimestres pour le calcul de leur retraite, contrairement aux bénéficiaires du RSA.