Construire une politique d'évaluation

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Du 'quoi' vers le 'comment'

Une tendance de fond dans la pratique de l'évaluation des collaborateurs consiste à ne plus évaluer uniquement leurs performances - la réalisation de leurs objectifs - mais également la façon dont ils obtiennent leurs résultats. "Jusqu'ici, on évaluait surtout le 'quoi'. Maintenant, on évolue vers le 'comment'. De ce fait, le cocktail mêlant ces deux composantes est variable selon les entreprises et leur niveau de maturité", remarque Sylvie David-Hine.

 

"Jusqu'ici, on évaluait surtout le 'quoi'. Maintenant, on évolue vers le 'comment'"

Parmi les compétences transversales, les comportements sont de plus en plus évalués. "Si l'on prend de plus en plus en compte cette dimension, c'est aussi parce que dans beaucoup d'entreprises, il y a un malaise. Examiner les comportements devient donc nécessaire. Pour évaluer la conduite d'une équipe par exemple, on mesurera alors la satisfaction de l'équipe ou encore le taux de turnover..." Pourtant, ce changement de posture du 'quoi' vers le 'comment' est loin d'être aisé. Naturellement, les objectifs opérationnels de court terme tendent à privilégier l'évaluation des performances. Mais pour la stratégie de l'entreprise, il est fondamental d'évaluer les compétences… et notamment les comportements.

 

Un process RH qui se professionnalise

D'après Sylvie David-Hine, "de plus en plus d'entreprises réalisent ce travail en amont consistant à définir des standards et des critères d'évaluation, puis mettent en place un process structuré". Reste à diffuser ces standards afin que la pratique de l'évaluation soit la plus homogène possible. Le passage obligé : impliquer les managers.

 

"On les forme aux bonnes pratiques, on les implique dans la définition des compétences clés... Ils ne doivent pas réaliser leurs évaluations en se basant sur des questions de personnalité ou d'opinion. Et pour ça, le mieux est de les engager en profondeur dans cette démarche d'évaluation." En les formant, également, aux répercussions de l'entretien individuel : revues de personnel, rémunération, gestion de carrière, plan d'actions et de développement du collaborateur, mobilité… "De plus, ajoute Sylvie David-Hine, on prend désormais en compte dans sa propre évaluation les capacités du manager à évaluer. Ce qui donne aussi une idée de son courage managérial" … et l'incite à faire de son mieux.

 

"De plus en plus d'entreprises mettent en place un process structuré"

Une professionnalisation de la pratique de l'évaluation qui va de pair avec l'augmentation de la fréquence des entretiens individuels. En effet, il devient de plus en plus courant de pratiquer deux entretiens par an.

 

L'autoévaluation

Parmi les nouvelles pratiques, la dernière tendance notable consiste à demander au collaborateur d'être un véritable acteur de son évaluation, en particulier par le biais d'une autoévaluation. "Cela implique une chose très importante : que le collaborateur sache sur quoi il va être évalué." On lui demande ses points forts et ses axes de progrès, en lui précisant bien d'étayer ses réponses d'exemples concrets. "Notons d'ailleurs qu'en rendant le collaborateur acteur de son évaluation, son attente est plus forte et le manager doit par conséquent être aussi un acteur très investi", souligne la spécialiste.

 

Et dans d'autres pays ?

L'entretien d'évaluation peut enfin être pratiqué de façon très collégiale, comme c'est parfois le cas dans les pays anglo-saxons. Le n+1 évalue son collaborateur mais d'autres patrons participent également.

 


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