|
|
Marie de la Roche, DRH pour le siège social de Danone
|
|
Danone arrive deuxième du classement des grandes entreprises
où il fait bon vivre et se distingue notamment sur le critère des
conditions de travail. Comment expliquez-vous cela ?
Marie de la Roche. La perception que les salariés
ont de l'entreprise est une chose que l'on mesure régulièrement.
Depuis 1999, nous avons mis en place un baromètre mondial, le "Danone
People Survey", par lequel nous interrogeons les collaborateurs sur la mise
en uvre de la politique RH, les conditions de travail, leur fierté à
travailler pour le groupe, leur perception de l'équité... Si nous
dépensons autant d'énergie pour mesurer ce sujet, c'est que nous
considérons que l'engagement des salariés est un levier de réussite
pour l'entreprise. C'est d'ailleurs un peu dans nos gènes puisque
le projet d'Antoine Riboud (le fondateur du groupe Danone, ndlr) était
un double projet économique et social. Il reposait sur l'idée qu'une
entreprise ne peut se développer que si chacun de ses salariés,
à tous les niveaux, se développe lui-même. On constate en
effet que la performance d'une entreprise est très corrélée
à l'engag ement de ses collaborateurs.
Le cadre de travail est l'une des composantes de la question
des conditions de travail. Danone ressort en tête pour ce critère.
Qu'est-ce qui explique ce bon résultat selon vous ?
Le cadre de travail varie bien entendu beaucoup en fonction
de l'établissement mais on peut prendre l'exemple du siège social
du groupe, dont je m'occupe. La localisation des bureaux était essentielle
pour nous. Nous voulions qu'ils soient très accessibles, afin que les salariés
puissent plus facilement organiser leur journée. Nous voulions aussi que
les locaux soient ancrés dans la vie quotidienne et au plus près
des consommateurs. C'est pourquoi nous avons installé le siège boulevard
Haussmann, en plein centre de Paris.
"On trouverait plus facilement notre mobilier
dans une maison que dans des bureaux" |
Lorsque nous avons emménagé dans ces nouveaux
bureaux il y a cinq ans, nous avons opté pour une complète organisation
en open-space, ce qui était innovant à l'époque. Le directeur
financier du groupe avait même choisi de placer son bureau au beau milieu
de son équipe. La proximité et l'échange sont en effet des
valeurs essentielles pour nous.
Nous avons également pris soin à ce que le mobilier
et la décoration reflètent la convivialité. Il n'y a qu'un
seul type de bureau, quel que soit le niveau hiérarchique. Nous avons aussi
disséminé de petits box sur les plateaux, dans lesquels les collaborateurs
peuvent se réunir. De même, le coin café dispose de banquettes,
de livres, de corbeilles de fruits... Le tout avec un mobilier coloré,
en bois, que l'on trouverait plus facilement dans une maison que dans des bureaux.
Avez-vous mis en place des actions spécifiques pour
développer une bonne ambiance de travail ?
Nous cherchons à favoriser la transversalité
entre les différents métiers du groupe. Nous avons ainsi un programme
intitulé "Networking Attitude" qui repose sur l'idée que
chacun apprend essentiellement des autres. Concrètement, on a réuni
toutes les assistantes du siège autour d'une sorte de place du marché
sur laquelle elles étaient amenées à vendre et acheter leurs
bonnes pratiques. C'était beaucoup plus fort qu'une simple réunion.
|
En chiffres |
|
|
- Effectif : 88.124 salariés fin 2006
- Présent dans : 40 pays
- Perspectives de recrutement pour 2008 : 225 recrutements
de managers prévus en 2008 en France (stable par rapport à
2007 à périmètre comparable) et environ 1.000 dans le monde
|
|
D'autres initiatives ont été mises en place pour
créer cette transversalité. Ainsi, nous avons chaque année
une journée autour d'un projet environnemental : les collaborateurs,
de l'assistante au directeur général, se retrouvent un dimanche,
avec leur famille, pour réhabiliter un site. Nous avons également
organisé la visite du siège par les filiales du groupe pour qu'elles
puissent se présenter. L'essentiel de ces initiatives a vu le jour suite
à la consultation des salariés dans le cadre d'un diagnostic global
de leur perception de l'entreprise.
Quels sont vos prochains chantiers ?
Si le rachat de Numico, spécialiste de l'alimentation infantile,
est entériné, Danone prendra un virage stratégique très fort vers la santé. Nous
aimerions que cela se traduise par une importante communication en interne sur
ces thèmes. Notamment, nous envisageons de proposer un programme à chaque salarié
pour sa santé et celle de sa famille, avec des conseils sur la nutrition, la dermatologie,
le mal de dos...
Avec le rachat du Numico, spécialiste de l'alimentation
infantile, Danone a pris un virage stratégique très fort vers la
santé. Cela va se traduire par une importante communication en interne
sur ces thèmes. Notamment, un programme va être proposé à
chaque salarié pour sa santé et celle de sa famille, avec des conseils
sur la nutrition, la dermatologie, le mal de dos...
Enfin, à l'initiative de Franck Riboud, nous allons
également mettre en place un diagnostic du niveau de stress. Mais nous
n'en sommes qu'au début. Les modalités d'intervention (formation,
coaching...) ne sont pas encore arrêtées.