En entreprise, l'homophobie est omniprésente

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Une homophobie prégnante...

Au cours de leur parcours professionnel, 88 % des répondants ont au moins une fois ressenti ou été victimes ou témoins d'homophobie.

 

Plus précisément, ils sont 85 % à avoir au moins une fois ressenti une homophobie implicite : indifférence, rejet, rumeur, dénigrement, harcèlement sans mentionner explicitement l'orientation sexuelle… 40 % ont été au moins une fois victimes, qu'il s'agisse de blagues, d'insultes, de dégradation, de violence physique, de menaces d'outing ou de chantage au licenciement mentionnant explicitement l'orientation sexuelle. Et 56 % ont été témoins d'homophobie, venant principalement des collègues. Les répondants décrivent ces personnes homophobes comme étant plutôt conservatrices, croyantes (religions monothéistes) et de sexe masculin.

 

... aux conséquences lourdes

Ces manifestations d'homophobie ont des effets conséquents sur leurs cibles. Les principaux, dans l'ordre décroissant, sont les suivants :

» une prudence dans l'évocation de la vie privée (11 % seulement en parlent totalement librement) ;

» de la colère ;

» de l'angoisse et du stress ;

» la volonté d'intervenir pour aider une personne victime d'homophobie ;

» de l'indifférence ;

» de la démotivation au travail ;

» une perte de confiance en soi (seuls 40 % n'y sont jamais confrontés).

 

La discrimination passe pour les gays, ainsi que pour les femmes en général, par un déni de compétence à manager

Des registres homophobes liés au genre et à la sexualité

Par ailleurs, l'enquête proposait aux 56 % de répondants ayant été au moins une fois victimes d'homophobie dans leur entreprise actuelle de préciser les registres homophobes les plus fréquemment employés.

 

Les deux premiers sont d'abord celui du genre - "effeminé" pour les hommes et "masculine" pour les femmes - puis celui de la sexualité - "enculé" ou "sodomite" pour les hommes et "mal baisée" pour les femmes - et recouvrent à eux deux 58 % des registres pour les lesbiennes et 49 % pour les gays.

 

Spécifique aux gays (13 % contre 5 % pour les lesbiennes), apparaît également le registre de l'homophobie "politique", énoncée sous la forme "incapable de diriger les autres". Il met en exergue la question du pouvoir et de la carrière dans les mécanismes de discrimination, qui passe pour les gays - ainsi que pour les femmes en général - par un déni de compétence à manager.



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