Tipsy : ce projet open-source qui propose aux internautes de rémunérer les éditeurs

Tipsy : ce projet open-source qui propose aux internautes de rémunérer les éditeurs David Karger propose à ses utilisateurs de verser une somme d'argent qui sera répartie ensuite auprès des éditeurs, en fonction du temps passé par l'internaute sur leurs sites.

Et si le lecteur acceptait de payer pour les contenus qu'il consomme ? C'est en partant de cette réflexion que David Karger a fondé Tipsy, une extension Chrome qui propose aux utilisateurs qui la téléchargent de verser une somme chaque mois. Une somme que l'extension se chargera ensuite de répartir entre les différents sites consultés par l'internaute, au prorata du temps passé via deux services de paiement online, Paypal et Dwolla.

La démarche n'est pas sans rappeler le projet Contributor de Google ou, plus proche de nous,  l'expérience menée par SQWeb dans l'Hexagone. "Je suis persuadé que tout un pan de la population aimerait payer pour les informations qu'il consomme, par devoir moral ou social, mais est rebuté par la complexité et la lourdeur d'inscription à des sites sur lesquels ils ne sont même pas sûr de revenir", avance David Karger au Nieman Lab, site de l'école de journalisme de Harvard.

L'utilisateur voit le nombre de minutes passées sur chaque site

Pour les aider à déterminer le juste prix, Tipsy proposera à ses utilisateurs d'indiquer le montant qu'ils désirent donner au global par jour, semaine ou mois. L'interface permet de voir, d'un simple coup d'œil, la répartition du temps passé par noms de domaines et le nombre de visites effectuées.

Une répartition du temps qui présidera donc au montant réalloué par Tipsy à chacun, sous réserve que les sites soient inscrits à sa solution (ce qui n'est pour l'instant que le cas de ProPublica). Libre à l'internaute de retirer de la liste certains sites (disons ceux qui l'agacent avec leurs publicités intrusives) ou de corriger les montants alloués.

Un projet open-source sans business model

Petite surprise lorsque l'on interroge David Karger sur son business model : il n'en a pas. Pas de commission sur transaction, pas plus que d'exploitation commerciale des données collectées via l'extension. Simplement l'envie d'apporter une réponse saine à la démocratisation des adblockers chez cet entrepreneur qui a incubé son projet open-source via la Fondation Knight. David Karger ambitionne aujourd'hui de déployer une version Firefox de son extension et de l'élargir aux agrégateurs de flux. Autre ambition : ajouter d'autres moyens de paiement tels que le Bitcoin.

Et un dernier casse-tête : convaincre les utilisateurs d'installer une extension qui ne concerne pour l'instant que peu de sites, tout en incitant ces derniers à intégrer sa solution… alors même qu'elle est encore peu utilisée.