La presse US a du mal à encaisser la vague mobile
Aux Etats-Unis, actualité rime avec mobilité. Au début de l'année 2015, 39 des 50 sites d'informations les plus importants ont eu un trafic plus important sur mobile que sur PC, selon les chiffres de Comscore sont repris dans l'étude annuel du Pew Research Center, "State of the news media". C'est notamment le cas du numéro 1 de la catégorie, la plateforme Yahoo-ABC News qui compte près de 59 millions de visiteurs sur ordinateur et 93 millions sur mobile pour un total dédupliqué de 130 millions de visiteurs uniques online au cours du mois de janvier 2015.Le constat est identique lorsque Pews Research Center se concentre sur les sites pure-players, avec seulement 9 des 50 sites étudiés à avoir une audience plus importante sur ordinateur que sur mobile. Parmi eux des sites tels que Cnet, Techcrunch ou encore Politico.

Au problème de monétisation que pose ce basculement des usages (les CPM mobile sont bien plus faibles), s'ajoute un défi de taille pour ces sites d'information : la consommation de l'information sur mobile est bien plus courte et épisodique. C'est le fameux "snacking" que l'on a vu émerger ces dernières années. Ainsi seuls 10 sites dans ce top 50 ont un temps de consultation plus important sur mobile que sur desktop (et 15 un temps équivalent sur les deux canaux). La relation avec le lecteur devient donc de plus en plus courte. Il faut dire que la bataille de l'attention est bien plus rude sur mobile, alors que les sites d'informations sont en concurrence avec de nouveaux acteurs d'envergure tels que les services de messagerie instantanée ou les applications de jeux. Le spécialiste d'analytics mobile, Flurry, montrait ainsi que les sites d'informations ne réussissaient à capter que 3% du temps passé sur les applications mobiles sur iOS et Android.
