Crédits immobiliers : sauf catastrophe, les taux resteront durablement bas en 2014

Après une année 2013 marquée par une production de crédits à la hausse, notamment grâce à des taux de crédits historiquement bas, l'année qui débute pose la question de leur évolution en 2014.

En ce début 2014, dans une économie de pénurie, la France se situe paradoxalement dans une situation où les taux d’emprunt (État, Entreprises, Ménages) sont quasiment au plus bas.
Si nous considérons les taux immobiliers, cette configuration est exceptionnelle pour des raisons qu’il convient de rappeler :
  • Un taux de refinancement des banques à la BCE à 0.25 %, soit le plus bas jamais pratiqué.
  • Des liquidités abondantes et la prévision d’une nouvelle distribution afin de contrebalancer un marché interbancaire gelé. Les banques, étant méfiantes, ne se prêtent plus entre elles.
  • Un coût financier des ressources bancaires en baisse constante. Les dépôts sont rémunérés à 1.25 % qui pourrait devenir 1% en février.
  • Une concurrence permanente entre banques, favorisant celles qui disposent d’autres ressources que celles du marché (Caisse d’Épargne, La Banque Postale, AXA Banque).
  • Le poids grandissant des courtiers en crédits. Ces derniers, qui arbitrent 25% des crédits distribués et régulent la concurrence, orientent leurs clients vers la meilleure solution de crédits.
A ce stade de taux quasi plancher (2.95 % toutes durées confondues*[1]), le scénario le plus probable consiste évidemment à envisager une remontée. Cependant, sauf bouleversement de la conjoncture internationale, il n’y a aucune raison pour que les taux des crédits immobiliers augmentent significativement.

Que constatons-nous en France ?

  • La dette publique atteint plus de 1900 milliards d’euros, sans comptabiliser le hors bilan. Sans réelle politique de réduction, elle augmentera en 2014.
  • La pression fiscale est au plus haut.
En conséquence :
  • Les entrepreneurs déstabilisés sont dans l’incapacité d’imaginer un avenir serein.
    Ils n’investissent et ne recrutent qu’en cas de contrainte et produisent donc moins de richesses.
  • Les ménages, les entreprises et même l’État disposent de moins de ressources.
  • La consommation est en berne.
  • Aucune inflation, bien au contraire, la déflation menace. L’objectif de la BCE de la maintenir sous le seuil des 2 % est loin d’être atteint.
En l’état, il semble clair que toute remontée des taux provoquerait un blocage quasi immédiat de l’ensemble de l’économie, ce qui signifierait la quasi faillite de l’État (dont 59 % du PIB est consacré à son propre fonctionnement). Évidemment, la gouvernance européenne ne peut pas envisager la situation catastrophique qui découlerait la faillite d’un des États majeur de l’Europe y veillera.
Ce trop fameux « Too big to fail » qui empire les situations.
Sauf bouleversement de la conjoncture internationale, les taux qui gouvernent notre économie devraient rester durablement bas et ainsi permettre :
  • A l’Etat de réduire le coût du service des intérêts de sa dette, en espérant concomitamment une politique courageuse de réduction de celle-ci. L'augmentation de 1 % des taux d’intérêt lui coûterait plus de 19 milliards d’euros.
  • Aux entreprises et aux ménages de reprendre goût à l’investissement et envisager un retour de la confiance des entrepreneurs, qui recruteront et créeront de la richesse.
Dans ce contexte, pour le moins irrationnel, les emprunteurs à long terme bénéficient d’une excellente opportunité financière pour réaliser leur projet immobilier.

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[1] Source In&Fi Crédits : taux nominal moyen de décembre, hors assurances et sûretés