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3. Un environnement plus propre

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L'essai concerne 61 peupliers dont 49 transgéniques et 12 "arbres témoins" non transformés © Gilles Pilate, INRA
La lignine est un composant majeur du bois (un tiers environ). Mais son élimination pour la production de pâte à papier coûte cher et pollue : on doit chauffer les copeaux de bois avec de la soude.

A l'Inra (Institut national de recherche agronomique), des chercheurs travaillent depuis plusieurs années sur des peupliers à teneur réduite en lignine. La lignine est un très grand polymère, avec des "briques", les molécules. En modifiant le ratio des différentes briques, on change les propriétés du polymère. Résultat : la lignine est plus facilement dégradée par la soude lors du processus industriel.

La difficulté consiste à trouver le juste milieu : si on enlève trop de lignine, l'arbre ne grandit pas, et la sève ne circule pas correctement.

Les premiers peupliers ont été plantés en France dès 1995, et une première récolte a eu lieu en 1999 pour analyser leurs propriétés. Peut-on envisager une production industrielle pour bientôt ? "Le premier objectif est la recherche fondamentale", précise Gilles Pilate, responsable du projet à l'Inra. Il est vrai que les papetiers recherchent plutôt les essences comme le pin, l'épicéa, ou l'eucalyptus. Mais cette technique peut parfaitement être adaptée à d'autres types d'arbres. D'autres équipes américaines travaillent d'ailleurs sur les conifères.

Les inquiétudes concernent la dissémination d'éventuelles plantations transgéniques. Pour Gilles Pilate, le risque est infime : premièrement, les arbres seront coupés avant qu'ils soient matures (à 7 ans environ), et de toutes façons les variétés à faible teneur en lignine sont moins résistantes que les espèces naturelles et ne résisteraient pas dans la nature. "Les carottes que l'on plante dans son jardin n'essaiment pas partout" souligne-t-il.

La chimie a la patate
Les pommes de terre ne sont pas seulement utilisées en gratin dauphinois : elles servent aussi à l'industrie papetière, textile, ou chimique (dans la colle par exemple). Avantage : elles sont peu chères et faciles à cultiver. Les pommes de terre contiennent de l'amylose et de l'amylopectine, deux protéines qui sont mélangées dans les variétés traditionnelles. Mais les industriels apprécient peu l'amylose, qui coûte très cher à éliminer.

Des chercheurs de BASF ont réussi à désactiver le gène qui synthétise ces deux protéines, pour bloquer la fabrication d'une des deux alternativement. Ils ont ainsi obtenu une pomme de terre baptisée "Amflora" qui contient seulement de l'amylopectine. Bien entendu, ces pommes de terre ne sont pas destinées à la consommation humaine, mais améliorent le rendement et les cartactéristiques industrielles.
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