02/01/2001
Christian Pividori, Imexpert : "Nous
déplorons la frilosité des entreprises face
au multimédia !"
Imexpert
est une société strasbourgeoise créée en octobre
1994, spécialisée dans le développement
d'applications multimédia. Initialement positionné
sur la conception de cd-roms de formation ou de présentations
commerciales, la société a pris avec succès
depuis 2 ans le virage de l'e-learning. Plusieurs projets
pour de grands comptes (Lafarge, voir
article ou encore Air France) lui ont permis de se faire
remarquer par le jury des trophées de la Nouvelle
Economie organisée par Cegetel avec le concours du
Journal du Net et du magazine L'Express.
JDNet
Solutions : Quelle est votre approche des projets d'e-learning
?
Christian Pividori : Nous proposons des prestations
sur mesure adaptées au métier de notre client
et à l'infrastructure
pré-existante. Nous travaillons sur cahier des charges
avec une forte personnalisation des applications aux besoins
de l'entreprise. Un projet e-learning consiste pour nous
en la fourniture d'un contenu principalement sur Intranet
et éventuellement l'interfaçage avec des systèmes
de groupware (Lotus...). Nous avons une approche très
multimédia et interactive et sommes force de proposition
pour le client sur la présentation et le parcours
pédagogique à adopter face au périmètre
d'apprentissage défini avec celui-ci.
Sur
le plan de l'évaluation des apprenants, quelle solution
préconisez-vous ?
Le monitoring de l'application est
effectivement un point important d'un projet, c'est à
dire la possibilité de faire remonter un certain
nombre de résultats sur les performances, le temps
passé, l'assiduité... Cette dimension est
souvent indispensable pour la direction des ressources humaines
qui doit pouvoir mesurer et "contrôler"
l'assiduité et les progrès face à l'investissement
réalisé... Sur chaque projet nous cherchons
des solutions si possible originales d'évaluation
(éviter le QCM par exemple...). Elles s'organisent
surtout autour du quizz mais dans des contextes d'utilisation
plus attractifs tels que la simulation de scénario
ou les mises en situation.
Le
suivi des évaluations est-il nominatif ?
Techniquement, la traçabilité
des résultats aux exercices ou aux sessions est tout
à fait possible. Néanmoins, d'un point de
vue managérial, cela peut se révéler
délicat : effet "big brother". Nous
mettons souvent en place des dispositifs permettant d'obtenir
des statistiques non nominatives ou par groupe d'utilisateurs.
Une sorte de tracing édulcoré... qui permet
de ménager les susceptibilités des salariés
ou des syndicats...
Un projet d'e-learning a effectivement un impact profond
sur l'organisation de l'entreprise, sur la hiérarchie.
Cela touche à la culture même de l'entreprise.
Que recommandez-vous
pour la réalisation des contenus ?
Notre approche est résolument
multimédia (notre coeur de métier). Outre
le texte ou les animations Flash, nous pensons que les enrichissements
son/vidéo/image et même 3D sont particulièrement
bénéfiques pour l'acquisition des connaissances
par l'apprenant. On peut imaginer par exemple un personnage
3D accompagnant l'élève tout au long de son
parcours. La vidéo, quant à elle peut s'avérer
très efficace pour des démonstrations d'une
manipulation technique.
Enfin, le son pour tous les enseignements de langue vivante
mais pas seulement ! Dans les projets que nous avons conduits,
la formation s'adresse parfois à des populations
plus orales (techniciens, métiers du transport...).
L'enseignement basé uniquement sur la lecture est
très lourd pour eux. Un mix texte et audio
est alors très bien adapté. Pourtant les entreprises
se montrent encore trop frileuses sur ces développements
et nous le déplorons !
Justement
à ce sujet, comment adapter un contenu de formation
à des populations hétéroclites ?
Effectivement c'est une des difficultés
de notre métier : réaliser des formations
multi-profils (rentabiliser le contenu sur une population
large versus hétérogénéité
des qualifications et besoins du salarié...) ou adapter
les formations aux niveaux (changement du contenu de la
formation en fonction des progrès de l'apprenant).
Par ailleurs, nous sommes souvent limités par des
contraintes techniques et budgétaires. Nous avons
pourtant récemment, sur un projet d'e-learning pour
le compte d'Air France, instauré un accès
au contenu différencié selon la fonction occupée
par l'apprenant. Cette opération repose sur l'identification
de l'individu par un log in qui lui donnera accès
à plus ou moins d'items dans la formation (certains
contenus sont hors sujets pour certaines fonctions).
Quel est
l'investissement minimum pour un projet d'e-learning et
quelle idée de ROI (retour sur investissement) peut-on
espérer ?
J'aurais envie de vous faire une réponse
de normand tant les paramètres propres à la
solution peuvent faire varier le coût final... Néanmoins
je dirai que c'est le périmètre d'apprentissage
qui influe directement sur le coût final : un
process très simple à faire acquérir
par une population donnée peut déboucher sur
un projet à 100 000 francs. Tandis qu'un contenu
plus riche, plus complexe faisant intervenir de la simulation
ou des ressources interactives multiples sera évidemment
plus onéreux. En général des projets
aux alentours de 500 000 francs.
Christian
Pividori co-fondateur d'IMexpert, crée en 1994. Directeur
associé, il est aussi responsable de la production et du
développement des projets multimédia. Fort d'une dizaine
d'année d'expérience dans la production de projets multimédia,
il est à l'initiative de "PC Nomade " (99) qui a remporté
le Trophée France Télecom, de la Base de connaissance Lafarge,
et actuellement de deux solutions d'e-learning pour Air
France.
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