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21/06/01

"Web Agency: les raisons du désenchantement", le débat continue

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[La Tribune de Thierry Klein, "Le retour du Grand Bleu", a suscité plusieurs réactions. Nous en publierons la majeure partie dans les jours à venir. Vous pourrez retrouvez l'ensemble de ces contributions dans notre dossier consacré aux e-Prestataires. Pour poursuivre le débat, n'hésitez pas à nous écrire. Première réaction donc avec le point de vue de Didier Borg, directeur général et fondateur de think for]


Merci Docteur Klein ! Oui, merci pour votre fine analyse, vous qui avez vécu des deux côtés de la barrière, le consulting chez Cap Gemini et le format Web agency chez Citycom. Et après ?

Je ne vois dans votre analyse que le constat assumé des erreurs auxquelles vous avez activement participé, mais le débat est-il là ? La question est-elle posée en termes d'avenir des web agencies, de repositionnement vers le conseil ? Non, je ne le crois pas.

Le problème réside dans la capacité des clients à accepter leurs échecs, leurs erreurs de jugement. Tout le monde jette le bébé avec l'eau du bain, mais personne ne donne la direction d'un once de solution. Et si les clients reprenaient (enfin) le pouvoir ? Et dans le sens de client j'entends tout aussi bien, les clients des structures de conseil que les clients des marques, donc vous et moi. Oui, l'expertise acquise par les web agencies en matière d'environnement web est exceptionnelle, mais en contre-partie qui peut se targuer d'avoir transféré le « savoir » auprès des clients ? Personne !

Les torts sont partagés : balle au centre.

Alors que le web français était vide de contenus et de services, il était effectivement grand temps d'agir et donc de proposer des solutions de remplissage rapide. C'est là que s'est parfaitement accordée la logique d' offre et de demande: des projets chez les clients de toutes «les économies» et des structures «savantes» pour combler l'incompétence technique des premiers. A ce stade tout le monde était content, tout le monde y trouvait son compte et à n'importe quel prix. Doit-on reprocher aux web agencies d'avoir répondu à une demande de plus en plus pressante ? Objectivement non, ce serait remettre en cause l'existence même des services proposés aujourd'hui sur l'Internet français. Peut-on reprocher aux clients d'avoir eu le goût du risque et d'avoir mené autant de projets si délirants soient-ils ? Là encore non, sans quoi nous retomberions aussitôt dans une situation d'immobilisme si chère aux entreprises françaises…

Mais alors Docteur Borg quelle est la solution ?
Je n'aurai pas la prétention de proposer LE schéma de solution unique, car il n'y en a pas ! Ne tombons pas justement dans le travers reproché plus haut. Laissons plutôt parler l'expérience d'être client, de subir les assauts répétés de structures conseils de tous bords. Car, messieurs les conseillers, combien d'entre vous sont allés vivre sur le « terrain » la vraie vie des clients ? Arrêtons d'inventer un monde complexe quand il est simple, arrêtons d' inonder le marché d'acronymes divers, arrêtons de faire croire que le savoir est une denrée précieuse qu'on touche avec les yeux ! C'est bien connu, les conseilleurs ne sont pas les payeurs… et aujourd'hui les web agencies récoltent ! A mauvais conseil… la réponse des start up est simple : dépôt de bilan et cessation de paiement.

Messieurs les clients la balle est dans votre camp !
Il est temps aujourd'hui de dire quelques vérités à nos clients.
1/ Oui certains projets méritent de rester à cet état.
2/ Non le « time to market » ne fait plus loi.
3/ Oui les technologies sont accessibles à tous et pas à n'importe quel prix.
4/ Oui les règles fondamentales du marketing s'appliquent aussi au web.

Il est temps d'ouvrir le dialogue et d'offrir à la notion de conseil ses lettres de noblesse en apportant… du conseil tout simplement !

Après avoir passé sept ans à la direction marketing et commerciale de Canalsatellite, Didier Borg a rejoint l'équipe de Pierre Besnaïnou en tant que responsable marketing de Liberty Surf. C'est début 2001 qu'il se lance dans l'aventure think for.


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