07/06/2001
Le
marché des plates-formes b-to-b se radicalise
Au vu des différentes
annonces publiées par les principaux éditeurs
du segment des places de marché b-to-b depuis lundi,
ce début d'été semble dessiner un
nouveau paysage du marché. En fin de semaine dernière,
l'éditeur Commerce
One entamait le round en dévoilant une nouvelle
baisse de son chiffre d'affaires, estimé à
présent entre 100 à 120 millions
de dollars pour la fin du deuxième trimestre. Depuis
la fin de l'année dernière, son CA n'en
finit plus de chuter, depuis 191,4 millions de dollars
fin 2000 jusqu'à 170,3 millions de dollars à
l'issue du mois de mars. L'annonce n'a visiblement pas
fait peur à SAP
puisque l'éditeur de progiciels de gestion intégrés
a porté sa participation à 20 % dans
le capital de son partenaire historique sur le marché
des solutions b-to-b (lire
brève du 02/07).
Des pertes plus relatives chez
I2 Technologies
Puis,
ce fut le tour d'I2
Technologies d'annoncer mardi une perte plus importante
que prévue (lire
brève
du 04/07). L'éditeur se montrait pourtant confiant
depuis le début de l'année, notamment suite
à l'annonce des mauvais résultats de son
ancien associé Ariba
au sein de l'ex-Alliance.
Mais selon I2, sa propre perte serait justement due à
la réorientation stratégique de son offre
vers les outils de SCM
(gestion de la chaîne logistique) et de SRM
(sourcing fournisseurs). Car nombre de places de marché
publiques ont depuis mis la clef sous la porte pour différentes
raisons, effrayant un grand nombre d'investisseurs. Ces
derniers n'ont pas manqué de saluer mardi le revirement
d'I2 malgré ses mauvais résultats, puisque
le titre a affiché une hausse de 1,87 % sur
le Nasdaq.
2 775 milliards
de dollars en 2004 selon eMarketer
Ces réajustements des revenus de deux
éditeurs parmi les plus en vue semblent contraster
avec le rapport d'étude remis dimanche dernier
par le cabinet américain eMarketer.
Selon celui-ci, le marché du commerce électronique
b-to-b devrait encore croître chaque année
pour atteindre 2 774,8 milliards de dollars
en 2004. Cette estimation est à comparer avec 226,2 milliards
de dollars enregistrés en 2000, et avec une prévision
de 448,9 milliards de dollars pour l'année
en cours. A partir de 2002, l'Europe devrait également
passer devant la zone Asie-Pacifique. Au final, en 2004,
57,7 % des revenus générés par
le commerce électronique b-to-b au niveau mondial
devraient être nord-américains, puis 28,7 %
européens, et enfin 10,8 % asiatiques. Il
se pourrait ainsi qu'après avoir tiré les
leçons des échecs récents de certaines
places de marché publiques, une partie conséquente
des grandes entreprises aient assimilé ceux-ci
à des tests. Et attendent le bon moment pour passer
à la vitesse supérieure.
Accenture s'allie
à SAP et crée
une alliance à six
Pendant ce temps, d'autres
acteurs prennent racine, comme le cabinet de conseil Accenture
qui vient de réaliser coup sur coup deux annonces
majeures en début de semaine. Lundi, le partenariat
avec SAPMarkets,
estampillé "pacte global", met l'accent
sur la fourniture par Accenture de places de marché
clef en main. Celles-ci seront basées sur la solution
MarketSet développée en commun par Commerce
One et la filiale de SAP. Dans ce cadre, le cabinet de
conseil prévoit de démarcher son porte-feuille
de clients en Europe et en Amérique du Nord.
Le même jour, Accenture a dévoilé
une nouvelle alliance, tournée cette fois-ci vers
la fourniture de solutions b-to-b packagées pour
le secteur des Utilities (énergie, eau...). Commercialisées
et implémentées par le cabinet de conseil,
les plates-formes seront composées des outils de
5 éditeurs: Click
Commerce côté achat, Intershop
côté vente, Microsoft
avec ses technologies .Net, Peregrine
pour son portail et sa gestion de contenus, et Webmethods
sur la partie EAI. Et c'est la place de marché
Quadrem dédiée aux échanges de minerais
et métaux qui sera la première à
profiter de la nouvelle solution alors que plusieurs viennent
de s'écrouler sur ce segment vertical. Encore une
fois, des leçons semblent avoir été
tirées de ces échecs.
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