23/08/01
Oracle
sur le point d'assouplir sa position sur le "tout intégré"
Après
SAP, il semble que ce soit au tour d'Oracle de découvrir
la nécessité de travailler sur les aptitudes
de ses solutions à s'intégrer avec d'autres.
C'est en tout cas le sens des propos tenus à
notre confrère américain Information
Week par Mark Barrenechea, l'un des vice-présidents
de l'éditeur. Ce dernier a reconnu qu'intégrer
les solutions d'Oracle avec les logiciels d'autres éditeurs
avait toujours été "très difficile"
et a affirmé que cette situation allait évoluer.
Contacté par nos soins, Oracle France n'a pas
pu nous donner davantage de détails sur ce qui
ressemble à un revirement mais a toutefois confirmé
que ces déclarations préparaient une annonce
majeure à venir dans le courant du mois de septembre.
Il semble notamment que des API (interfaces de programmation)
et des modèles de données d'Oracle E-Business
Suite 11i seront livrés aux acheteurs d'une licence,
les concurrents d'Oracle compris.
Si
ces mesures sont confirmées, elles pourront être
considérées comme un revirement majeur.
Fervent défenseur du "tout
intégré" (Oracle préfère
toutefois employer la notion de "Suite"),
l'éditeur prétend en effet que ses applications
répondent à l'ensemble des besoins de
l'entreprise - qui, en sous-entendu, n'a donc pas besoin
d'aller voir ailleurs. Oracle est aujourd'hui de plus
en plus seul à tenir cette position puisque même
un SAP a reconnu la nécessité de travailler
sur "l'intégrabilité" de son
offre. Et de fait, "nous ne serons peut-être
pas capable de nous substituer à toutes les fonctions
des applications stratégiques d'une entreprise
aussi vite que nous le souhaiterions", a reconnu
l'interlocuteur d'Information Week.
Urgence: assagir les relations
avec les clients
Les mauvaises langues (dont nous faisons partie, déformation
professionnelle oblige) noteront que ces déclarations
interviennent peu après la publication d'une
note du Gartner plutôt critique sur l'éditeur.
Le cabinet d'études souligne l'irritation
croissante des clients à l'encontre de éditeur
- irritation due à la politique tarifaire et
à ses relations avec les associations d'utilisateurs
- et pointe également le doigt sur les faiblesses
des produits. En particulier, il revient sur les problèmes
de qualité de certains composants de l'ERP, et
la jeunesse d'Oracle 9iAS. Finalement, Gartner conclut
que les difficultés techniques ne sont pas insurmontables
mais que l'éditeur cumule les maladresses et
prend le risque de s'aliéner des clients.
Oracle a répondu assez fermement à cette
note, accusant quasi-explicitement le Gartner de faire
dans le sensationnel pour mieux vendre ensuite ses rapports.
Ambiance... Il est toutefois indéniable que l'éditeur,
à l'instar de son CEO, Larry Ellison, commence
à pâtir de son arrogance et d'une agressivité
à l'égard de ses concurrents qui semble
parfois démesurée... Dans ce contexte,
une mesure visant à faciliter l'intégration
entre les solutions d'Oracle et des produits tiers ne
peut qu'aider à redresser la barre.
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