Bureau Veritas crée BVQos, un service de mesure de performance

Après le lancement de son programme de certification de qualité pour les sites en décembre 2000, Bureau Veritas vient de créer un nouveau service, baptisé BVQos (Bureau Veritas Quality of Service). Cette solution s'adresse aux FAI et aux opérateurs de services Internet. Elle permet de mesurer la qualité de service dont disposent les internautes chez eux en se basant sur deux types d'indicateurs simples: des mesures de performance des services et des mesures de vitesse. Déjà utilisé par Club-Internet depuis juillet dernier, BVQos réalise quelque 10 000 tests quotidiens par l'intermédiaire de 83 sondes réparties dans tout l'hexagone, fournissant ainsi un échantillonage très étendu à la filiale de française de T-Online.

Un panel de mesures volontairement restreint
Pour comprendre les mesures qui sont produites par BVQos, il faut rappeler que le projet a été initié au départ en étroite collaboration avec Club-Internet, dont la demande était de concevoir un outil qui soit utilisable à la fois pour ses propres techniciens et pour ses internautes. Plutôt donc que de miser sur certains paramètres très pointus dont rendent déjà très bien comptes certains logiciels spécialisés tels que ceux de BMC Software ou de Mercury Interactive, il a donc été choisi de créer un éventails de tests qui reproduise le parcours de l'internaute depuis la connexion, l'accès à la page d'accueil du FAI, le temps de téléchargement et d'envoi d'un fichier de taille donnée, et enfin la persistance de la connexion par tranches de 20 minutes. Ces données sont ensuite mises à la disposition des internautes qui y ont accès depuis le site portail de leur fournisseur d'accès internet, et redistribuées sous formes de tableaux analytiques via un logiciel maison développé ad hoc au service technique du FAI.

Mais un échantillonage très large
Pour réaliser ces mesures, 83 "PC sondes" ont été installés en France, soit près d'un par département, en tenant compte de la concentration plus ou moins forte des abonnés de Club-Internet. Ces PC sous Linux sont hébergés dans les bureaux de Veritas qui dispose de plus de 120 implantations nationales. Ces ordinateurs qui tournent 18 heures par jour effectuent des tests à heure fixe, et envoient régulièrement les données recueillies vers un serveur de collecte - en l'occurence une base de données SQL Server - hébergé chez Colt. Les informations sont ensuite consolidées et analysées grâce à un logiciel développé par Veritas et un prestataire externe sur lequel Veritas n'a pas souhaité s'étendre, avant d'être redistribuées pour partie sur le site du FAI et surtout auprès des techniciens sous forme de pages HTML incluant des tableaux d'analyses. On trouvera par exemple dans ces derniers la disponibilité de connexion régions par régions exprimée en pourcentage, ou le temps mis par un internaute en Bretagne pour charger la page d'accueil du FAI (en milli-seconde). Les données sont rafraîchies toutes les 15 minutes pour donner un aperçu aussi fidèle que possible de l'état du service tel qu'il est perçu par les internautes à un instant t.

Commercialisé sous forme de contrat annuel
BVQos est commercialisé par l'entité consulting de Veritas, le Bureau Veritas Consulting, basée en région parisienne. Interrogé sur les raisons de ce choix, Guillaume Klossa, le directeur e-business du Bureau Veritas Europe nous a expliqué que le modèle ASP, adopté par exemple par Witbe, représentait deux inconvénients majeurs. "Un problème de rentabilité par rapport à notre business model d'abord, et surtout une limitation quant à la qualité de l'échantillonage réalisé. La mutualisation des données issues d'une dizaine de serveurs ne posent pas les mêmes contraintes techniques que celle d'un nombre beaucoup plus important, mais elle ne permet pas non plus d'obtenir la même finesse de résultats", a expliqué M. Klossa. Résultat de l'opération, un ticket d'entrée aux alentours de 500 000 euros la première année, incluant uniquement la personnalisation des robots et les coûts d'exploitation (hébergement des PC, maintenance logicielle, etc.). Un tarif qui devrait faire réfléchir à deux fois les adeptes du prêt-à-porter avant de passer à la haute-couture.

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