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15/10/01

Comment la Société Générale a élaboré son service Wap

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La Société Générale vient de lancer son service WAP dans le cadre de son offre de banque à distance sur Internet, baptisée Logitel Net, rejoignant ainsi le petit groupe de banques françaises qui ont franchi le pas avant elle (CCF, Crédit Lyonnais, etc.). Ce service, qui permet de consulter les soldes, historiques et détails des écritures des comptes bancaires, vient compléter une offre relativement mature puisque la Société Générale a mis en place son site Internet dès 1998 et un service d'informations bancaires par SMS l'année suivante. Il repose sur le logiciel Wokup Server, développé par l'éditeur Wokup. Alors que certaines banques ont résolumment opté pour le PDA et des développements internes (voir notre article) nous avons voulu comprendre les raisons de ce choix.

Du revamping à la solution standard
Le projet a commencé à prendre forme dans l'esprit des responsables informatiques à l'époque où les promesses du WAP n'avaient pas encore été déçues par l'indigence des applications et de l'ergonomie du Wireless Application Protocol. En avril 2000, suite à l'engouement généralisée pour cette technologie, la Société Générale décide d'en tester les potentialités en pratiquant, de façon quasi artisanale dans un premier temps, un revamping de son serveur Internet. Pour ce faire, elle récupère sur son serveur Web - iPlanet - les pages HTML générées à la volée et les transforme en pages WML (Wireless Markup Language) interprétables par les téléphones mobiles de l'époque (Nokia 7110). L'expérience s'avère concluante, mais la richesse des fonctions de consultation est bridée par les développements nécessaires, consommateurs de ressources en interne et en externe. Pour passer au stade suivant, la banque décide de passer un appel d'offre durant l'été 2000, avec pour objectifs d'améliorer la présentation de son service et de trouver une offre modulaire facile à intégrer à son système d'information.

"Nous avons reçu deux types d'offres", explique Stéphane Cabaret, responsable du projet à la Société Générale. " D'un côté de grands intégrateurs (Atos, Cohéris, IBM, etc.) dont l'expertise n'etait à l'époque pas nécessairement évidente, et dont les coûts nous semblaient trop importants. De l'autre, des start-up qui n'avaient pas de réelle légitimité sur ce marché". Le choix s'est donc porté sur la solution de Wokup, spin-off du de France Telecom R&D (ex CNET), qui avait pour elle outre sa filiation prestigieuse, un contrat avec une autre grande banque. L'implémentation s'est ensuite déroulée sur 5 mois, entre octobre 2000 et février 2001, en deux groupes de projet parallèles : le premier travaillant sur le back-office du SI de la société, le second sur l'intégration du logiciel WokUp sur le serveur Web de la Société Générale.

Des développements plutôt réduits
Wokup a été installé sur un serveur iPlanet dédié pour attaquer les bases de données Oracle 8i. Le processus de récupération de l'information est cependant un peu plus complexe que cela. Concrètement, les requêtes lancées par le logiciel sont transmises à des serveurs d'applications, qui eux-mêmes envoient ces demandes - via un serveur transactionnel Tuxedo - à la base de données. En retour, le serveur Web reçoit un flux de données dans un format propriétaire, qui est ensuite traduit en XML (eXtended Markup Language) par une machine-interface dédiée (un autre serveur iPlanet en l'occurrence). Ces données au format XML sont ainsi rendue compatibles avec l'ensemble des données Internet utilisées par les autres services à distance (SMS et Internet) de la banque.

"L'intérêt du logiciel Wokup pour nous ? C'est une plate-forme multi-canal, qui prend en charge la génération de pages WML aujourd'hui, mais qui pourra tout aussi bien faire du HTML plus tard si nous décidons par exemple de créer un service PDA", précise Philippe Courtier, responsable du projet à la division maîtrise d'ouvrage de la banque. Quelques add-on ont toutefois été nécessaires (par exemple pour des conversions euros), qui ont été développés en interne à base de Java, et installés sur le serveur Web. Côté sécurité, les informations sont protégées via de sessions SSL (Secure Sockets Layer) entre la banque et l'infrastructure des opérateurs (Orange, SFR ou Bouygues), avec un problème néanmoins sur le réseau aérien géré par les opérateurs eux-mêmes. "Le protocole de sécurité wireless dont les opérateurs parlent depuis des années n'est toujours implémenté par aucun d'entre eux aujourd'hui",
regrette Philippe Courtier.

Un mois après son lancement mi-septembre 2001, le service WAP a enregistré 200 utilisateurs, pour 1000 connexions environ, et un coût global pour la banque de 3 millions de francs. Echec ? Pas pour Stéphane Cabaret. "Nous cherchons moins à gagner des clients avec le WAP qu' à répondre à la demande exprimée par certains d'entre eux. Mais surtout nous nous plaçons dans une logique de pérennisation des investissements déjà réalisés sur Internet en vue du décollage prévu du WAP, à une échéance qui, elle, reste à déterminer, c'est vrai". A 15 000 francs le contact client, il faut en effet espèrer que le WAP décolle un jour.


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