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16/10/01

La gestion des connaissances entre dans l'ère du réalisme

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Pour sa troisième édition, le baromètre sur la gestion des connaissances réalisé par le cabinet de conseil Andersen, en partenariat avec Valoris et le portail de communauté i-KM, tranche avec les résultats obtenus l'année dernière. En appui sur 68 réponses glanées auprès de 450 grandes entreprises françaises (près de la moitié industrielles et un tiers dans le commerce et les services), l'enquête met en évidence une plus grande maturité des projets.

L'an dernier, le titre de la deuxième édition affichait "la fin d'un effet de mode, l'amorce d'une réalité pour les entreprises françaises". Celle-ci montrait déjà une évolution vis-à-vis du baromètre de 1999, qui mettait alors en évidence un faible engouement vis-à-vis de systèmes relativement peu connus il y a deux ans. Mais à présent, l'amorce a pris, et la réalité de projets jusque-là plutôt nébuleux est devenue du réalisme concrêt.

Un intérêt limité, mais des projets plus nombreux

Dans les entreprises sondées - toujours des directeurs généraux mais de plus en plus de responsables opérationnels -, le principal bémol à l'explosion reste une motivation de faible ou moyenne envergure. Pour près de deux-tiers des répondants, la promotion du knowledge management (KM) et le partage des connaissances ne sont visiblement pas la première des priorités. Pour preuve, une entreprise sur quatre ne consacre aucun effort à la mise en place d'un cadre institutionnel, et plus d'une sur deux limite ses investissements en la matière.

Ceci n'empêche pas les projets de fleurir, surtout à court terme, ce qui constitue une nouveauté puisque ce sont désormais près de quatre entreprises sur cinq (et non trois sur cinq en 2000) qui sont concernées. Le contraste avec le précédent paragraphe tend à indiquer une approche encore trop technique du sujet, laissant de côté certains aspects politiques, organisationnels et culturels. A propos des projets à plus long terme, le rapport d'enquête publié met en garde contre des décisions susceptibles d'être remises en question. Une remarque qu'il convient de souligner surtout après le conservatisme affiché en cette fin d'été (article sur l'étude Morgan Stanley), et l'incertitude qui subsiste suite aux récents événements. Or, l'enquête a été réalisée par Andersen sur le terrain en juillet et août 2001.

Le knowledge management devient opérationnel
Malgré tout, la gestion des connaissances reste une nécessité stratégique pour 70 % des entreprises. Mais la surprise positive vient surtout du fait qu'elle devient une nécessité opérationnelle pour 87 % d'entre elles. La tendance se confirme par l'élément déclenchant de la prise de décision. Il y a un an, la direction générale l'emportait sur tous les autres facteurs, mais aujourd'hui elle passe au second plan (52 %) derrière la volonté affirmée d'un responsable opérationnel motivé (65 %). En outre, le besoin opérationnel est bien identifié dans près d'un cas sur deux, ce qui constitue une base sérieuse pour le démarrage des projets juste derrière l'impulsion de la direction générale.

Remarquons aussi que parmi les dispositifs déjà mis en place, l'on voit apparaître les directions commerciale, marketing et achats qui n'étaient jusque-là que très peu concernées. Sauf dans la dernière de ces trois catégories, les intentions de projets sont supérieures au nombre de systèmes déjà mis en place. Or, contrairement à ce que l'on pourrait croire, la connaissance du client est en retrait par rapport aux années précédentes et n'apparaît même plus dans les huit premiers avantages cités. En revanche, le fait de développer les compétences, la capitalisation et le développement des best practice en interne, et le déploiement d'une logique de partage et de collaboration récoltent la grande majorité des suffrages. Les véritables fondements - internes - de la gestion des connaissance génèrent donc une satisfaction non négligeable.

Dans le même temps, la tendance s'inverse sur le périmètre concerné par la mise en place du dispositif de gestion des connaissances. Le projet global d'entreprise laisse la place au projet transversal, probablement porté à bout de bras par un ou plusieurs responsables opérationnels. Le knowledge management doit donc produire des résultats concrets. Or, s'ils sont compris sur le plan fonctionnel, leur retour sur investissement reste difficile à calculer pour 65 % des entreprises. Mais pour celles qui y sont parvenus, la rentabilité dépasse 10 % dans 3 cas sur 5, et même parfois 20 % dans 1 cas sur 4. Bref, la gestion des connaissances n'est définitivement pas un effet de mode, et en plus elle fonctionne.


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