26/10/01
Chiffre
d'affaires trimestriel en baisse: les actionnaires de
webMethods s'inquiètent
L'éditeur
d'EAI (Enterprise Applications Integration) webMethods
vient de publier son chiffre d'affaires du deuxième
trimestre 2001 (clos au 30 septembre 2001) : 40,7 millions
de dollars, en baisse de 11% par rapport à la
même période de l'année précédente.
Phénomène conjoncturel passager ou tendance
de secteur durable ? .
Vive
inquiétude des actionnaires
Si la baisse constatée ne semble pas, à
première vue, énorme, le CEO de webMethods,
Phillip Merrick, a tout de même été
obligé de déposer une demande de non-licenciement
auprès du conseil d'administration de la société,
en arguant du caractère non représentatif
de la situation financière à
la fin du trimestre. "Nous avons connu un trimestre
plus difficile que prévu", reconnaît
Rémy Dubois, Vice Président des opérations
EMEA. "La conjonction de la récession économique
qui touche toute l'économie depuis quelques mois
et des événements du 11 septembre dernier
a impacté nos résultats, mais cette situation
est temporaire." Les mille employés de l'éditeur
(dont une trentaine en France) ne subiront donc pas
les foudres d'actionnaires inquiétés par
un bilan moins positif que prévu. Pourtant les
craintes de ces derniers pouvaient sembler fondées
quand on considère que webMethods réalise
aujourd'hui 75% de son CA aux Etats-Unis, contre seulement
25% en Europe et de 5 à 7% environ en France,
et que la crise a touché les Etats-Unis plus
durement qu'ailleurs. "En Europe comme en France,
nous avons atteint nos objectifs de CA ; c'est essentiellement
des Etats-Unis qu'est venue la baisse", confirme
M. Dubois. ¨Pour rappel, webMethods avait réalisé
un CA de 45 millions de francs en 2000 dans l'hexagone,
enregistrant par la-même une croissance record
de 350% par rapport à 1999 (voir
notre article à ce sujet). L'arrivée
récente de webMethods (septembre 1999) oblige
cependant à relativiser ces chiffres, et explique
sans doute pour partie que les prévisions pour
les mois qui viennent sont beaucoup plus modestes. "Nos
objectifs de croissance moyens sont aujourd'hui de l'ordre
de 10% d'un trimestre sur l'autre", explique le
vice-président EMEA.
Une croissance verticale et
structurelle
Les vecteurs
de cette croissance sont de deux ordres : sectoriel
et structurel. Sous le premier angle, les secteurs de
la banque, de l'industrie (notamment via le partenariat
passé avec SAP qui a déjà apporté
quelque 5500 clients au niveau international à
l'éditeur), et des télecoms sont les plus
porteurs, selon Rémy Dubois. En France, ce sont
en effet d'ores et déjà France Télecom,
Bouygues, Siris et Colt qui ont signé avec webMethods.
Un marché en voie de saturation pour les grands
opérateurs à l'évidence, mais qui
devrait continuer à se développer sous
la demande croissante de nouveaux services de la part
de nouveaux acteurs."A mesure que les opérateurs
nouent des relations multiples avec des partenaires
ou des prestataires, leurs besoins d'intégration
se font plus forts", nous explique Rémy
Dubois, qui se veut donc confiant. Un constat qui pose
par ricochet la question du positionnement de l'éditeur
et de la structuration de son offre. Celle-ci se décompose
effectivement en deux types de solutions : l'une destinée
à répondre aux besoins d'intégration
inter-entreprises (B2B), l'autre aux besoins inter-entreprise
(EAI). "L'EAI constitue actuellement de 60 à
70% de notre CA, quand le B2B représente de 30
à 40%", déclare Rémy Dubois.
"La tendance que nous observons et à laquelle
nous croyons, est à un renversement progressif
de ce ratio en faveur du B2B", poursuit-il. Pourtant,
au lieu de considérer son offre EAI comme un
cheval de troie pour vendre ses solutions B2B, webMethods,
renverse la logique. "De plus en plus d'entreprises
sont amenées à se poser la question de
l'intégration de leurs applications internes
dans le cadre de la mise en place d'un SI ouvert sur
l'extérieur".
Un paradoxe qui confirme que l'intégration n'est
pas un processus monolitique, et que l'homogénéisation
des systèmes internes - si elle reste une condition
sine qua non - n'est pas (plus) l'aboutissement final
de la refonte des SI aujourd'hui.
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