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11/08/2001

Licences logicielles: le cas Microsoft

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Cet article est le premier d'une série consacrée aux modèles tarifaires des éditeurs. Le changement récent de la politique de Microsoft en la matière et le passage des traditionnelles mises à jour logicielles vers un modèle d'abonnement (voir notre article à ce propos) nous conduisent à ouvrir cette enquête avec l'éditeur de Windows.

Si vous souhaitez nous apporter des témoignages sur le sujet, n'hésitez pas à nous écrire.

Ne pouvant prétendre raisonnablement à l'exhaustivité, nous avons retenu trois axes principaux qui couvrent globalement le spectre des principales utilisations des produits Microsoft 
: les applications logicielles, les systèmes d'exploitation et enfin les bases de données, SQL en l'occurrence. Pour chacun de ces points nous avons, dans la mesure du possible, cherché à mettre en évidence les mécanismes logiques de construction des modèles en les éclairant d'un exemple.

Voir le tableau du modèle tarifaire de Microsoft

Trois modalités d'achat de licences
Avant tout, il convient de rappeler les trois modalités d'acquisition des produits

Microsoft. Première possibilité: l'achat des licences en même temps que le PC. Dans ce cas, les licences sont incluses dans le prix du PC sur lequel les outils correspondants sont installés suite à un accord OEM (Original Equipment Manufacturer) avec le fabricant. La seconde option consiste à acheter au détail les licences en même temps que les kits d'installation dans un point de vente quelconque. Ces deux cas concernent en général les particuliers ou les très petites entreprises. La dernière option, elle, s'adresse aux PME/PMI ou aux grandes entreprises. Il s'agit de l'acquisition de licences en volume, soit par achat pur et simple (l'entreprise devient alors propriétaire des licences), soit par une formule d'abonnement (l'entreprise est alors locataire des licences, qu'elle paye à l'usage sur une durée de 2 ou 3 ans en fonction des cas). C'est par cette dernière formule - qui est de loin la plus complexe - que nous entamons l'analyse, avant d'aborder les systèmes d'exploitation et SQL.

Les licences en volume
PME/PMI
Les petites et moyennes entreprises disposent de deux options : le programme Open 6.0 (achat de licences) ou OSL 6.0 (Open subscription licence, ou souscription ouverte) pour la formule d'abonnement. Le principal avantage d'Open tient dans sa flexibilité, puisque les entreprises ne sont pas obligées de renouveler l'intégralité de leur parc informatique comme dans le cas de l'abonnement, et qu'elles peuvent librement choisir leurs logiciels sans avoir à piocher dans un ensemble prédéfini de trois licences produits (Office Professionnel, Windows et Core Cal). Principal inconvénient: la formule n'intègre pas les mises à jour. Pour effectuer celles-ci, les PME/PMI qui ont opté pour Open devront acheter intégralement leurs licences lorsque de nouvelles versions apparaîtront, ou par défaut souscrire un contrat Software Assurance (SA) indépendant en se pliant à ses contraintes (mise à jour complète de tout le parc préalable notamment). Par ailleurs l'incitation à choisir OSL est forte puisqu'une réduction de 15 % est appliquée sur la plate-forme complète des trois produits, qui ne s'applique pas à Open 6.0.

A titre de comparaison, une mise à jour de Windows XP Pro coûtera 1 617 FF HT par poste, contre 441 FF HT par an et par poste avec OSL, soit 1 323 FF sur trois ans, durée obligatoire du contrat. Dans un cas l'entreprise est propriétaire de sa licence, dans l'autre elle n'en est que détentrice pour la durée du contrat. Si de prime abord l'avantage d'OSL n'est pas évident, il en va différemment lorsque l'on considère qu'il inclut les mises à jour (MAJ) automatiques dont la fréquence a plutôt tendance à s'accélerer...

Grandes entreprises
Les grandes entreprises bénéficient de trois programmes de licences : Select 6.0, Accord Entreprise 6.0 pour les formules d'achat traditionnelles, et Accord Entreprise 6.0 Souscription pour la formule d'abonnement. Le distinguo entre Select 6.0 et Accord Entreprise 6.0 repose essentiellement sur le nombre de licences et la flexibilité du choix des logiciels : pour être éligible à Accord, il faut avoir au minimum 250 postes à équiper et le choix des logiciels est contraint au sein d'un ensemble pré-défini (le même que pour OSL). La différence entre Accord 6.0 et Accord 6.0 Souscription, porte principalement de son côté sur le statut des licences, acquises dans un cas et simplement louées dans l'autre.

La MAJ d'Office Professionnel, qui coûte 3384 FF HT avec Select 6.0, revient à 4 308 FF par an sur 3 ans (1436 FF/an) avec Accord Entreprise qui inclut, lui, les mises à jour automatiques. En cas du choix d'Accord 6.0 Souscription, les conditions sont les mêmes que pour Accord 6.0, avec une réduction de 15 %. Soit dans notre exemple 3 662 francs au lieu de 4 308 francs.

La Software Assurance (SA)
A partir du 31 juillet 2002, cette assurance remplacera de façon exclusive les formules habituelles de mises à jour qui permettaient aux entreprises d'effectuer des "upgrades"
ponctuels en fonction de leurs besoins. D'ici là, les sociétés qui n'auraient pas fait évoluer leurs parcs peuvent encore le faire via un forfait de mise à jour. Le principe de SA est désormais connu : souscrit pour une durée de trois ans (deux ans dans le cas d'Open), ce contrat garantit aux entreprises des mises à jour automatiques de leurs parcs de PC. Son prix représente 29 % du prix de la licence complète par an pour les licences applicatives et systèmes, et 25 % pour les licences serveurs. Au bout de trois ans et demi dans le premier cas et de quatre ans dans le second, SA revient donc au même prix qu'une licence achetée par une entreprise alors qu'elle n'est que louée.

Certains acquéreurs ne sont sont pas privés de dénoncer cet état de fait, tant il est vrai que ces cycles ne conviennent pas à toutes les sociétés et notamment pas aux plus petites. Reste pour les enteprises ayant un cycle de renouvellemnt de plus de quatre ans l'alternative...de racheter des licences pleines.

Sur la base de l'exemple que nous avons pris plus haut, la mise à jour de Windows XP Pro reviendra à 938 francs, soit 29 % la première année + 29 % la seconde année = 58 % de 1 617 francs, avec un contrat SA additionnel en Open, au lieu de 1 617 francs en Open simple.

Les systèmes d'exploitation
Le calcul du prix de la licence Windows s'effectue en "mode par siège", c'est à dire que l'on comptabilise une licence serveur par serveur (quel que soit
son nombre de processeurs) et une licence d'accès client par poste connecté au serveur.
A titre d'exemple, une licence Windows 2000 Server coûte environ 5 450 FF et une licence d'accès revient à 220 francs avec Select 6.0 A, qui est le premier barême volumétrique de Select 6.0.

SQL Server
Pour la base de données, il existe deux modes de calcul, selon qu'elle soit employée avec un intranet ou une configuration Internet. Dans la cas de l'intranet, le calcul pourra se faire indifférement par siège (sur le même principe que pour le système d'exploitation) ou par processeur, en fonction du système de l'utilisateur. Dans ce dernier cas, on comptabilise une licence SQL par processeur (quel que soit la puissance du processeur), que l'on multiplie par un facteur 2, 4 ou 8 selon que le serveur soit mono, quadri ou octo-processeurs. C'est le mode de calcul adopté pour l'Internet, qui permet à l'éditeur de ne pas avoir à se préoccuper du volume de connexions externes, toujours difficile à déterminer avec précision.

En mode par siège, une licence SQL 2000 en Select A coutera environ 5 000 francs par serveur et 100 francs par accès client. En mode par processeur, il faudra compter 36 500 francs par CPU (Central process unit), et ce quel que soit le nombre de connexions initiées.

En tout état de cause, et quel que soit le type de licences considéré (applicative, système ou base de données), l'horizon logique vers lequel Microsoft s'achemine semble marqué par deux tendances fortes. L 'homogénéisation des offres d'une part (un panel de produits standard entouré de produits connexes), avec à terme le risque de raréfaction de l'accès aux produits les moins demandés. La prédominance du modèle locatif d'autre part, avec un produit central augmenté de services à valeur ajoutée (les mises à jour et le support technique), finalement assez proche de la démarche des ASP.

Voir le tableau du modèle tarifaire de Microsoft


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