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Le SCM ou l'automatisation de la chaîne logistique
L'apport du système d'information à la gestion de la chaîne d'approvisionnement d'une entreprise est réel, mais toutes les entreprises ne sont pas concernées. (Vendredi 6 septembre 2002)
     
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ARTICLE MIS A JOUR LE 17 SEPTEMBRE 2002
La spécialité du SCM, c'est le flux tendu. Plus précisément l'optimisation de deux processus : la production, et le fonctionnement de la chaîne logistique. Dans l'idéal, un SCM récupère tous les indicateurs de production disséminés dans l'entreprise, et il passe automatiquement des ordres et des commandes pertinents. Ce qui permet d'économiser du personnel, de réduire les stocks au minimum et de pousser la chaîne de production à une productivité optimale. Ce qui permet aussi d'améliorer de façon sensible le service client. Mais comme nous allons le voir, les choses se révèlent plus complexes sur le terrain.

A qui s'adressent les SCM ?
Le SCM est surtout à l'aise que dans les grandes entreprises équipées de
chaînes logistiques complexes - en particulier la grande distribution et l'industrie automobile. On ne se lancera dans l'aventure du SCM que si on en a les moyens, et surtout l'utilité.

Un SCM automatise quoi précisément ?
Le coeur du système, c'est la gestion des stocks (Available To Promise) et la gestion des processus de production (Capable To Promise). Pour y parvenir, un SCM s'appuie sur deux applications bien distinctes : les outils de prévision - à court, moyen ou long terme - et les outils d'exécution - de passation de commande par exemple. Plus récemment, deux nouveaux modules sont apparus. Le premier prend en charge la gestion des incidents (SCE) et permet de trouver des solutions lorsqu'un maillon de la chaîne casse. Le deuxième contrôle l'ajustement des prix (YE) et permet de faire fluctuer les tarifs en fonction des difficultés rencontrées lors de la production. Ces modules peuvent être implémentés séparément en fonction des besoins de l'enteprise - ou encore des particularités limitatives d'un système informatique donné.

Comment fonctionnent les outils de prévision ?
Ils s'appuient sur des données diverses - des statistiques et des informations sur le marché - pour établir des prévisions à court et moyen terme. A court terme, on peut parler de prévisions opérationnelles : le logiciel organise la production et les stocks sur une échelle temporelle de quelques jours, afin de parvenir à un processus optimal. Le logiciel établit par exemple la quantité d'essence qui sera consommée, le trajet des véhicules, la rotation des produits dans l'entrepôt, etc ... C'est l'usage le plus courant du SCM. A moyen terme, le rôle du système change du tout au tout : il s'agit de faire des prévisions tactiques et d'en tirer les conséquences. Par exemple, il est possible de croiser des informations sur le profil des consommateurs avec des indicateurs de croissance du marché et les évènements promotionnels à venir pour prévoir le nombre de produits finis à commander d'ici six mois.

Quelles parties de l'infrastructure doivent-être connectées à un SCM ?
Dans l'idéal, on connecte au SCM toutes les applications liées de près ou de loin à la production, à la passation de commandes, à la gestion des relations client et au marketing. Et donc les outils d'ERP, de CRM, de logistique qu'ils soient propriétaires ou standardisés. Toutes les sources d'information doivent être combinées afin d'établir les meilleures prévisions possibles, ce qui est le préalable à la prise de décision. Puis vient le temps de l'exécution.

Quelle est la place de l'homme dans un SCM ?
L'idéal serait que le SCM soit parfaitement autonome, et que l'homme en soit complètement évincé. Mais les SCM ne sont encore conçus que comme des systèmes d'aide à la décision. le but étant de faciliter et d'accélérer les processus. Dans les cas ou le système est automatisé, il reste surveillé de près par un superviseur.

Un SCM peut-il déborder de l'entreprise ? Est-il possible d'automatiser ses rapports avec les fournisseurs ?
C'est l'une des grandes promesses du SCM : automatiser la chaîne logistique en interne et la synchroniser avec celle de ses fournisseurs - et de ses clients. Sans celà, le système reste très utile, mais il est bridé dans son utilité par les flux de marchandises en entrée et en sortie. Il est regrettable de devoir passer des commandes par fax à ses fournisseurs lorsque la chaîne logistique est automatisée en interne. Cependant, le SCM ne fait pas encore de miracles : l'interopérabilité entre un SCM et celui de ses partenaires est encore trop souvent un véritable chemin de croix. Les choix technologiques varient d'une entreprise à l'autre, et il est nécessaire de développer des connecteurs avec chaque partenaire pour que la chaîne soit fluide. Ne parlons même pas des entreprises partenaires qui travaillent sans SCM ... Résultat ? Selon l'étude conjointe d'Ilog et d'Apics, 2/3 des répondants ont rencontré des difficultés en tentant une pareille synchronisation. Vivement l'intéropérabilité...

Qu'est-ce qui peut retenir une enteprise de s'y mettre ?
On peut mentionner deux grands freins, avec en premier lieu la complexité du travail d'implémentation. La mise en place d'une infrastructure d'EAI - ou la rationalisation des processus internes - n'est jamais simple. C'est encore plus vrai dans les entreprises qui ont un système d'information hétérogène : il faut alors s'attendre à un chantier colossal. N'oublions pas qu'un SCM n'est exploitable que si tous les composants nécessaires à son fonctionnement sont parfaitement connectés, et communiquent sans anicroches. La limite de l'implémentation en a arrêté plus d'un ... mais elle ne clôt pas le chapitre des points noirs : dans de nombreuses entreprise, l'introduction d'un SCM induit de considérables boulversements dans l'organisation des services. Implémenter une chaîne logistique automatisée revient souvent à bousculer toute l'entreprise. Le chantier est long et douloureux. Raison de plus pour peser le pour et le contre avant d'agir : mieux vaut être sûr des bénéfices que l'on peut en retirer. Et mieux vaut également avoir un soutien inconditionnel de la direction générale.

Qui sont les grands acteurs du marché ?
Du côté des spécialistes des modules d'exécution, Exe Technologies est une référence incontestée plantée dans une forêt de solutions spécialisées. Pour ce qui est des outils de prévision, i2 et Manugistics se positionnent comme les leaders du marché. Reste encore les grands éditeurs d'ERP, qui proposent des fonctions de SCM intégrables à leurs progiciels. SAP et Oracle disposent notamment de produits intéressants.

Opter pour un éditeur spécialisé ou un ERP ?
Les grands éditeurs d'ERP travaillent à l'intégration de fonctions de SCM à leurs suites logicielles. Mais ils n'ont pas encore atteint l'efficacité des pure players : leurs modules de prévision ne sont pas encore parvenus au même niveau d'efficacité. De même, il est extrêmement difficile de connecter le SCM d'un ERP au SCM de ses partenaires. Pour obtenir des performances de haut niveau, mieux vaut opter pour une solution best-of-breed (ie, d'un éditeur spécialisé). Par contre, si l'objectif est d'implémenter un SCM interne aux fonctionalités limitées, on peut se satisfaire du module SCM de l'ERP qu'on utilise : les développements et l'implémentation s'en trouveront largement simplifiés.
[Nicolas Six, JDNet]
 
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