BMC rachète Remedy
à Peregrine et conforte ainsi sa place de
numéro trois de la qualité de service derrière
IBM et Computer Associates. Une belle opération
qui lui a tout de même coûté la somme
considérable de 355 millions de dollars, à
mettre en rapport avec le chiffre d'affaires de BMC pour
l'année 2001 - 1,5 milliars de dollars -
et celui de Remedy - 250 millions.
Au delà des chiffres,
l'investissement semble cohérent : les gammes
des deux éditeurs sont complémentaires
puisque l'offre de BMC s'arrête précisément
là où celle de Remedy commence. BMC Patrol
traque les ratés du système d'information
et en isole les cause, tandis que Remedy prend en charge
leur résolution.
Clients
déboussolés ?
BMC fabrique en effet
des sondes et une console de monitoring qui permettent
de surveiller les points stratégiques du SI et
détecter les baisses de qualité de service.
Remedy intervient après coup, en organisant les
secours et en synchronisant les interventions du Help
Desk, des équipes de maintenance et des prestataires
externes de façon très précise.
L'objectif étant de tout faire pour ne pas violer
l'accord de qualité de service.
C'est la deuxième
fois que Remedy change de mains en deux ans. Pour éviter
de dérouter les clients, "les deux entités
continueront de coexister - précise Edouard
Fourcade, DG France de BMC. Les clients les moins curieux
n'y verront que du feu : les équipes de
Remedy ont certes intégré nos locaux,
mais elles ne changent pas de clientèle, et elles
sont joignables aux mêmes numéros de téléphone
qu'auparavant. Et si certains clients veulent suivre
le rachat de près, nous leurs fournirons toutes
les données nécessaires, de façon
transparente".
Peregrine
voit s'écarter la faillite
La séparation
reste donc complète. BMC aurait-il renoncé
aux synergies ? "Elles font bien entendu partie
de notre calcul. D'une part, nous allons renforcer l'intégration
des deux familles de produits pour que l'une devienne
le complément naturel de l'autre. D'autre part,
nous allons rapprocher les commerciaux des deux entités.
Et si un commercial Remedy reste un commercial Remedy,
rien ne l'empêche d'aller en clientèle
avec un collègue de BMC".
L'autre grand gagnant
de ce rachat n'est autre que Peregrine, qui traverse
un passe difficile : l'éditeur s'est placé
sous la protection du chapitre 11, et il lute pour éviter
la faillite. Ce ballon d'oxygène de 355 millions
de dollars devrait lui permettre de se restructurer
sur son activité historique. De toute évidence,
Peregrine n'avait pas les reins assez solides pour intégrer
Remedy.
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