L'aéroport de Nice
inaugurait hier un deuxième terminal, et avec lui
le premier HotSpot français de grande envergure.
Les voyageurs en transit peuvent désormais surfer
sur le Net depuis les salons VIP et la zone d'embarquement
de l'aéroport. Les heureux possesseurs d'un ordinateur
portable - ou PDA - équipé d'un
modem Wi-Fi n'auront qu'à ouvrir leur navigateur
Web pour que s'affiche le portail de l'aéroport,
qui comporte une passerelle vers l'Internet. Un service
appréciable pour les cadres français qui
transitent par le T2, et qui sera bientôt étendu
au T1, terminal où débarquent les passagers
internationaux.
C'est une première
en France : "Il existe bien quelques points
d'accès Wi-Fi dans certains hôtels, dont
le Négresco à Nice, reconnaît Sébastien
Rossi , commercial chez Tekworld, l'intégrateur
qui a remporté l'appel d'offres. Mais ce sont
des projets de petite envergure, qui mettent en jeu
un petit nombre d'utilisateurs, et qui mettent en oeuvre
des solutions de facturation basiques, et peu de sécurisation".
A
l'aéroport de Nice, toutes les conditions sont
réunies pour que l'on
ne puisse plus faire la fine bouche : six bornes
d'accès ont été installées
pour couvrir une surface totale de 1000 m2. "Quatre
d'entre elles ont été disposées
dans la zone d'embarquement, alors qu'une seule aurait
suffi - explique Jerôme Perez, chef du projet
Wi-Fi à l'aéroport de Nice. Le but étant
d'assurer une excellente qualité de service aux
500 utilisateurs qui peuvent - en théorie -
s'y connecter. Deux autres bornes ont été
installées dans les salons VIP."
Modèle
économique complexe
Un service payant ? Plutôt deux fois qu'une.
Pendant trois mois, ce service ne sera pourtant pas
facturé, "un peu parce que nous avons été
pris de court, et aussi parce que ce délai nous
arrange : grâce à lui, nous allons
pouvoir réaliser une étude marketing poussée
in situ pour un coût modique", explique Jerôme
Perez.
Mais à terme, le
but est de mettre en place plusieurs solutions de facturation
afin de rentabiliser l'investissement. Même si,
de l'aveu même de Jerôme Pérez et
de Sébastien Rossi, il est bien difficile aujourd'hui
de prévoir le succès d'un service sur
lequel on a peu, voire pas du tout de recul.
Les pistes explorées
par l'aéroport de Nice sont au nombre de trois.
La première est empreinte d'un certain classicisme :
"Le passager pourra acheter une carte prépayée
dans les commerces du T2, une carte tout à fait
semblable à celles que l'on utilise pour téléphoner
à l'étranger. S'il le désire, il
pourra aussi payer sa consultation avec
une carte bancaire sur notre portail". A quel prix ?
Environ 10 euros de l'heure.
Puis viennent les solutions
plus originales. L'obscure option "roaming"
permet aux abonnés de certains fournisseurs d'accès
de se connecter au HotSpot sans aucune étape
préalable, et de retrouver tous les services
que leur fournisseur d'accès leur prodigue lorsqu'ils
se connectent depuis leur domicile. Moyennant finance,
bien sûr, puisque ce service sera inclus à
la facture de leur FAI. Tiscali a été
le premier à signer un accord de roaming avec
l'aéroport de Nice, mais Jerôme Perez confie
que "France Telecom frappe à la porte".
Hotspot
ou Intranet ?
Plus original encore : l'aéroport de Nice
proposera dès 2003 un service Intranet Wi-Fi
aux compagnies aériennes. "Ce qui leur permettra
par exemple d'équiper leurs agents de Tablet
PC sans fil à la patte, imagine Jérôme
Perez. Pour les en convaincre, il faudra évidemment
lancer une grande campagne de marketing."
Problème :
pour séduire les professionnels, il faut pouvoir
leur garantir la sécurité du réseau
Wi-Fi, une norme notoirement difficile à sécuriser.
La solution ? "Nous n'y avons pas été
par quatre chemins, explique Sébastien Rossi
(TekWorld) : nous avons opté pour le produit
le plus cher et le plus efficace du marché"
(voir encadré).
Une solution fort coûteuse,
qui a fait considérablement enfler la facture -
170 000 euros tout compris. Heureusement pour l'aéroport
de Nice, le modèle économique proposé
par Tekworld est avantageux : les revenus et les
coûts sont partagés entre le prestataire
et l'aéroport. Impossible d'en savoir plus, et
notamment de connaître la répartition des
revenus entre les partenaires. Et pour cause :
Tekworld a fait tout ce qui était en son pouvoir
pour décrocher le marché du premier HotSpot
Français. Et si l'ISP monégasque a réussi
à évincer Orange, c'est sans doute que
les conditions qu'il proposait étaient particulièrement
intéressantes. Que ne ferait-on pas pour afficher
le premier une référence solide sur un
marché naissant ?
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Les solutions mises en oeuvre ? |
Pas facile de mettre
sur pied une offre HotSpot. C'est le constat que
Sébastien Rossi (Tekworld) a fait en travaillant
sur l'appel d'offres de l'aéroport de Nice :
"Nous avons eu un très gros travail
d'avant vente et de définition des meilleures
solutions. Et je pense que nous avons déniché
des produits excellents, aussi bien matériels
que logiciels". Lesquels ? Pour la partie
purement matérielle, ce sont des appliances
Wi-Fi estampillées Symbol. Un produit beaucoup
plus fiable que ceux de 3Com et de Syntec."
Pour la solution de sécurisation, Tekwolrd
a sorti la grosses artillerie : le pare-feu
One-NG de CheckPoint. Quant à la facturation,
la gestion de la qualité de service -
cruciale car le Wi-Fi est une norme qui n'est
pas conçue pour gérer des connexions
nombreuses - et le roaming, Tekworld a retenu
un utilitaire de Netinary. Et la recette prend
bien.
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