JDN Solutions : Comment réagissez-vous
à la forte concurrence actuelle des serveurs Linux ?
Dario Wiser : L'inconvénient des
serveurs Linux, c'est que ce qui coûte le plus cher dans son
achat, ce n'est pas le serveur lui-même, mais le coût de la
maintenance. Toutefois, au vu du fort engouement que les systèmes
Linux connaissent, Sun en distribue depuis plusieurs années
déjà auprès de ses clients. Mais ils doivent bien comprendre
l'intérêt de chaque système.
Solaris est toujours très demandé, même sur des machines
x86 ! Avec la version 10 de Solaris, Sun souhaiterais tendre
vers un modèle open source pour retirer la dernière objection
que l'on fait parfois à Solaris, à savoir qu'une fois la licence
en poche, il est impossible de modifier le code source. C'est
aussi un moyen d'attirer plus d'éditeurs autour de Solaris
et de proposer des packages plus riches à nos clients. Passer
en open source ne poserais d'ailleurs pas de problèmes particuliers
pour notre modèle économique, puisqu'à l'heure actuelle, Sun
tire ses revenus principalement des services vendus autour
de Solaris et non pas de la simple vente de licences.
Autrement,
nous avons mis en place pour Solaris 10, un outil, Program
Express, permettant à tous nos clients de visualiser l'état
d'avancement du développement de Solaris 10 et d'obtenir la
dernière version en cours. Depuis son lancement, nous avons
enregistré 17 000 téléchargements. Nos partenaires peuvent
ainsi entrevoir les nouveautés, tester la nouvelle plate-forme
et nous faire part d'améliorations possibles, voire commencer
à développer des applications dessus. Nous sommes également
un gros contributeur de la communauté Linux.
Et depuis l'accord de règlement à l'amiable avec Microsoft
(NDLR : lire l'article du 05/04/04), notre échange avec donne lieu
à des petits projets surtout dans le domaine de la gestion
d'identité. Directory
Server qui va être présenté prochainement, va comporter
un peu des fruits de cette coopération.
Quels sont vos objectifs pour
votre nouveau produit JDS 2 et quel public est visé ?
L'atout du Java Desktop System 2 (NDLR : lire l'article du 03/06/04),
par rapport à la version un, est de disposer d'une version
serveur en plus de la version client. Cela facilite son déploiement
et permet de gérer davantage de postes administrés dans un
environnement complexe. C'est une solution qui intéressent
notamment les grands groupes car elle leur permet de segmenter
le développement d'un java desktop. JDS 2 a donné lieu pour
l'instant à une quarantaine de projets auprès de grands comptes.
Aux développeurs, JDS 2 est distribué dans une version spéciale
au même prix que la version standard mais avec en plus un
lot d'outils spécifiques. L'outil confirme d'ailleurs notre
positionnement sur le marché du poste client sous Linux.
Vous prévoyez en 2006 la sortie
de nouveaux serveurs, également en architecture SPARC. N'avez-vous
pas peur qu'ils restent dans l'ombre de l'APL ou des serveurs
x86 ?
Non, car les serveurs x86 et le futur Niagara sont des produits
très différent avec une architecture bien spécifique et notre
futur produit est très spécifique. Pour le cas du processeur
Rock par exemple, nous allons réutiliser ce que nous avons
mis au point avec l'UltraSparc V, il n'est d'ailleurs pas
exclu que le Rock reprennent le nom de code UltraSparc V.
Avant l'UltraSparc IV, les processeurs étaient multi-tâches
mais reposait sur un seule unité de calcul (core). Depuis
l'UltraSparc IV, les processeurs possèdent deux unités de
calcul, mais sont redevenu par contre mono-tâche. Avec l'UltraSparc
V, sur une seule puce, on trouvera deux unités de calculs,
chacune multi-tâches. Et comme sur la gamme APL, ce sera la
version 10 de Solaris qui équipera ces premières machines.
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