Suite à une migration imprévue, 75 à 80% des postes du ministère
du Travail et des Retraites (Department for Work and Pensions)
soient de 60 000 à 80 000 PC ont été inutilisables durant quatre
jours. Si la perte n'a pas encore été chiffrée, il s'agit selon
les journaux britanniques d'un des plus grands incidents informatiques qu'ait
connu le gouvernement.
L'organisme chargé de veiller aux versements des allocations
chômages et des retraites n'a pas encore réussi à déterminer
précisément l'origine du problème. Deux cas sont évoqués :
une migration système de Windows 2000 vers Windows XP qui
au lieu de s'effectuer sur un parc restreint aurait touchée l'ensemble
des ordinateurs ou l'application d'un patch pour Windows XP
sur l'ensemble du parc du ministère constitué
de PC sous
Windows 2000.
Les
deux prestataires chargés du support système des postes,
Microsoft et la SSII EDS ont travaillé à rétablir la configuration
d'origine et doivent encore rendre compte de l'origine supposée
du problème. Ils avaient obtenu conjointement l'infogérance
du parc du ministère pour un contrat évalué à 2 milliards
de livres. D'après le représentant des salariés du service
public, Alex Flynn, la seule certitude est qu'une "partie
d'un logiciel Microsoft a été exécuté". Pour le reste, les
deux partenaires se renvoient dos à dos la faute.
Jeudi 26 novembre, 95% des postes fonctionnaient entièrement
à nouveau. Un porte parole du ministère a tenu à préciser
que les mainframes n'avaient pas été touchés ainsi que les
systèmes y étant rattachés. Les opérations relatives aux paiements
d'allocations ont été redirigées vers les systèmes encore
en marche.
Une affaire qui place EDS, déjà sujette à
des problèmes financiers (lire l'article
du 18/11/2004), dans une mauvaise posture, après que la société
a déjà reçu les vives critiques du premier ministre, Tony
Blair qui avait qualifié le travail du prestataire d' "inacceptable"
dans un autre dossier. En effet, son système de gestion dédiée
à l'agence pour l'aide à l'enfance (Child Support Agency)
facturé 456 millions de livres n'a permis de traiter que 61
000 des 478 000 demandes d'allocations familiales prévues
tout en allongeant le délai d'attente.
Ironie du sort, le gouvernement avait prévu de supprimer
plus de 30 000 emplois au sein du ministère du travail et
des retraites grâce aux améliorations portant sur son système
d'information. Réaction ou non, ce lundi 29 novembre le gouvernement
a choisi de débloquer 10 millions de livres afin d'anticiper
les catastrophes informatiques susceptibles de toucher son
réseau informatique.
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