Si l'on étudie l'évolution des principaux prestataires internet du marché en 2000, on est le témoin de ce qui ressemble à une hécatombe. Dépôts de bilan, fusions, rachats...peu d'entre elles ont survécu à l'éclatement de la bulle internet.
Confiants jusque dans les années 2000, la plupart des
prestataires internet investissaient massivement pour gagner
en taille et en marché; après l'éclatement
de la bulle, ils ont pour la majorité connu des restructurations,
d'autres ont fait faillite (lire l'interview
de l'ancien patron de Cyberouest). Sur les 20 premières
webagencies selon leur chiffre d'affaires recensées en
2000 (voir
le tableau), moins de 50% ont encore une existence physique
mais très peu (elles sont trois) ont gardé leur
raison sociale : SQLI (lire l'interview),
Business Interactif et Publicis Networks.
Ce sont essentiellement les entreprises indépendantes qui ont le plus souffert de la crise, la plupart des entreprises abritées par de grands groupes ont pu bénéficier de davantage de soutien, notamment financier. Malgré tout nombre d'entre elles ont subi des restucturations, sinon des absorbtions donnant naissance à des entreprises dont l'activité Internet n'est plus qu'une activité parmi d'autres. Le Studio Grolier a été fusionné par Lagardère dans un nouvel ensemble nommé Plurimedia, davantage orienté vers l'édition de contenus et de services multi-supports (SMS, MMS, Wap, I-Mode...).
TBWA Interactive (ex BDDP&Tequila
- lire l'interview), B2L Proximity (ex B2L-BBDO), OgilvyOne (ex Ogilvy Interactive) ont également connu des mutations du fait de réorganisations d'activités voulues par leurs maisons mères.
Les prestataires Web ont dû se spécialiser pour survivre |
Beaucoup se sont également recentrés sur des expertises. Cosmosbay fusionne ainsi en 2000 avec le cabinet de conseil en stratégie Vectis Conseil dans le but de renforcer son positionnement en tant que groupe de conseil e-business, Fullsix se positionne en conseil et marketing relationnel, TBWA en communication interactive.
Au final on retrouve aujourd'hui des spécialistes, centrés sur la conception et le développement (SSII) ou sur la stratégie de conception (conseil, marketing, communication)
plutôt que des généralistes internet comme c'était le cas il y a quatre ans.
Jérôme Wallut, co-fondateur de feu Connectworld précisait ainsi mi-2003 que "les agences qui avaient la prétention de tout faire sur Internet sont mortes. Elles ont tenu un temps parce que la technique dépassait le métier mais aujourd'hui que la technique est acquise par tous, il faut une spécialisation pour survivre" (lire l'article du 13/06/2003).
Le marché concurrentiel de la création Web a évolué, ses métiers également. Les profils recrutés sont ainsi davantage spécialisés eux aussi, le recours aux freelances s'est généralisé pour certains métiers. "La majorité des entreprises du secteur travaille à 50% avec des externes indépendants (graphistes, webmasters, directeurs artistiques...)" précisait Frédéric Desclos, responsable des TIC à la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCI) de Paris en novembre (lire l'article du 25/11/2004). Et le marché repart, plus doucement, de façon moins visible qu'il y a cinq ans mais sans doute de manière plus sereine.
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