SECURITE
Microsoft avance à pas de loup sur le marché des antivirus
Sans marcher directement sur les plates-bandes des spécialistes de la sécurité, Microsoft sort un outil de nettoyage des codes malveillants, plus correctif que préventif. Un premier pas vers une solution antivirale complète ?  (10/01/2005)
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Le 6 janvier dernier, Microsoft a dévoilé - dans la foulée de son anti-spyware - la future mouture de son outil de "nettoyage des logiciels malveillants". Derrière ce terme, la firme de Redmond compte proposer à ses utilisateurs une solution capable de détecter et de supprimer les principales menaces virales. Une sorte d'antivirus, mais en plus simple.

Disponible gratuitement à partir du 11 janvier, l'outil sera ensuite mis à jour tous les mois par le système automatique Windows Update. "Ce n'est pas une surprise, nous savions que Microsoft allait développer ce genre de produit. Lorsqu'un de ses clients rencontre un problème, ce n'est pas l'éditeur d'antivirus qu'il appelle mais Microsoft. De plus, jusqu'à présent, Microsoft dépendait à 100% des éditeurs d'antivirus pour protéger la machine de ses clients", déclare Stéphane Le Hir, P-DG de l'éditeur de solutions anti-virus Kasperksy Labs France.

Si le positionnement de Microsoft se tourne davantage vers la sécurité de ses produits, l'éditeur rappelle qu'il s'agit de solutions complémentaires aux antivirus traditionnels et non un substitut. "La sécurité, c'est la pro-activité, c'est-à-dire être capable de stopper les menaces en temps réel. Or, l'outil de nettoyage proposé n'a pas de rôle préventif. Il s'agit d'une première étape qui, je suppose, est loin d'être l'étape finale pour eux", souligne-t-on cependant chez Symantec France.

Après l'annonce, les actions Symantec et McAfee perdaient 6 et 4%.
L'intérêt du géant du logiciel pour la sécurité et la perspective du lancement d'un antivirus a produit son effet. A la clôture de Wall Street, l'action Symantec reculait en fin de semaine dernière de plus de 6%, et de près de 4% pour son concurrent McAffee. Toutefois, les éditeurs d'antivirus relativisent l'importance que Microsoft pourrait prendre à l'avenir.

"Ce n'est pas une mauvaise chose pour l'utilisateur que Microsoft souhaite faire plus de sécurité mais je le vois mal proposer à terme une solution multiplates-formes", indique Michel Lanaspèze, directeur marketing France de Sophos.

Baptisé "Windows malicious software removal tool", l'outil de Microsoft devrait permettre d'automatiser le nettoyage des PC contaminés, principalement chez les particuliers, qui constituent de véritables réseaux de PC zombies capables de relayer des attaques de plus haut niveau (lire l'article du 23/09/2004). La fréquence des mises à jours du logiciel pose toutefois de sérieuses questions en termes de réactivité face aux nouvelles menaces. "Peut-être qu'un particulier peut ignorer le fait d'être contaminé pendant un mois, mais pour une entreprise, c'est inacceptable", affirme Michel Lanaspèze.

Une augmentation de la fréquence des mises à jours impliquera nécessairement une nouvelle orientation métier. "Ils n'ont pas la compétence pour réaliser un véritable antivirus. L'expertise est une denrée rare, il faut des années de métiers pour savoir réagir aux différentes menaces", résume Stéphane Le Hir (Kasperksy Labs). Chez Sophos au contraire, une percée de Microsoft sur le marché de l'antivirus est probable mais "devrait s'adresser en premier lieu au marché du grand public". Enfin, Symantec, lui, y est résolu : "aujourd'hui, Microsoft est notre plus gros partenaire. Demain ce sera un concurrent".

"Un antivirus ne suffit plus, il faut proposer aux clients des solutions complètes, avec un pare-feu ou un IDS"
Dès lors, chacun met en valeur son savoir faire face au géant. Pour Kaspersky, ce sont les hommes, l'expertise et la réactivité qui comptent. "Nous avons fait le pari de la qualité du produit plutôt que du marketing", soutient son P-DG. Chez Symantec, l'accent est mis sur la complémentarité de l'offre. "Un antivirus ne suffit plus, il faut être capable de proposer aux clients des solutions complètes avec un pare-feu ou une solution de détection d'intrusion (IDS)", explique son porte-parole.

Le fait que cet outil de nettoyage soit finalement intégré à Windows gratuitement laisse planer le doute sur la commercialisation de ses futures solutions de sécurité. Pourtant, en juin dernier, Microsoft s'était prononcé pour une commercialisation séparée de son antivirus (lire l'article du 17/06/2004). Chez Symantec, l'un des plus gros partenaires de Microsoft, la commercialisation intégrée du futur antivirus ne sonnerait pas pour autant le glas des relations de partenariat avec Microsoft.

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"C'est tout simplement impossible. Nous avons des millions de clients communs, nous ne pouvons pas les laisser tomber", note-t-on chez Symantec France. Interrogé sur l'éventualité d'un procès, l'éditeur d'antivirus déclare : "on ne peux pas se prononcer là-dessus mais prenons l'exemple d'Oracle ou de Sun avec Microsoft. Ils continuaient de travailler ensemble même s'ils étaient en procès. Dans le monde IT, on peut à la fois être concurrent et partenaire."
 
 
Yves DROTHIER, JDN Solutions
 
 
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