Fondée en 1984, la société canadienne Research In Motion (RIM) est spécialisée
dans les solutions de mobilité. Elle ne connaîtra son véritable succès
que 15 ans plus tard, avec le lancement du
Blackberry, un assistant personnel numérique (PDA) doté de fonctions
de synchronisation de messagerie, de roaming WiFi et de lectures
de pièces jointes. Cet appareil haut de gamme connaît alors
un succès qui pousse l'entreprise à améliorer petit à petit
son produit.
Aujourd'hui, le Blackberry est un téléphone compatible
avec les normes GSM/GPRS et UMTS. Il dispose d'un écran couleurs et intègre
la norme de communication courte distance Bluetooth. Avec
son dernier produit, le 7100x, Research In Motion travaille
même l'aspect extérieur du produit en réduisant sa taille.
D'abord réservé à quelques clients confidentiels et fortunés,
l'appareil a trouvé son cur de cible parmi les grands comptes
(lire l'article
du 10/02/2004).
Ses résultats actuels illustrent le succès de l'appareil. D'un chiffre
d'affaires de 12 millions de dollars en 1997, la firme a bondi
à plus de 594 millions de dollars en 2003, pour un résultat
net s'établissant à 51,8 millions de dollars. Sur les 9 premiers
mois de l'année 2004, la société enregistre un chiffre d'affaires
record de 954,7 millions de dollars et un résultat net de 216
millions de dollars.
Une croissance impressionnante qui le classe numéro trois
des constructeurs de PDA dans le monde, avec 19,8% de parts
de marché au troisième trimestre 2004, selon le cabinet d'études
Gartner. Alors que les ventes de PDA connaissent une croissance
en volume de 13,6%, RIM voit sa croissance en volume passer
à 356%. La société parvient également à faire face
à la menace venue des smartphones (lire l'article
du 09/11/2004), ces téléphones portables incluant des
fonctions d'agenda, de messagerie et dont l'interface les
rapproche d'un PDA ordinaire.
RIM
: une acquisition attractive pour Nokia ou Motorola ? |
En effet, d'après les chiffres du cabinet anglais Canalys,
Research In Motion connaît la plus forte croissance du marché
des terminaux mobiles et se place quatrième du marché avec
8,3% des parts en volume. Son positionnement haut de gamme
lui permet en outre de réaliser de fortes marges, 45% en
2004, contrairement à des marchés standardisés comme celui
du PC par exemple. Et la firme ne compte pas s'arrêter là.
Ses objectifs pour le quatrième trimestre 2004 sont fixés
entre 390 et 410 millions de dollars de chiffres d'affaires
et entre 430 et 455 millions de dollars pour le premier trimestre
2006.
Les analystes financiers de Goldman Sachs ont même décrit la
société comme une acquisition "très attractive", citant deux
investisseurs potentiels, Nokia et Motorola, dans leurs derniers
rapports. Seulement, tout n'est pas rose pour le canadien.
En effet, le créateur du Blackberry s'est vu condamné en
2003 à 53,7 millions de dollars par la cour de justice américaine
pour violation de brevets appartenant à NTP. Une décision
qui vient d'être confirmée en appel au mois de décembre 2004
(lire l'article
du 08/06/2004).
Comparé aux 1,64 milliard de dollars de trésorerie de RIM,
l'amende ne devrait pas représenter un risque majeur mais
elle pourrait être assortie d'autres mesures.
La procédure judiciaire continue et la cour d'appel vient
de retourner le cas en première instance pour réévaluer le
préjudice subit et le montant de la condamnation. Plus que
l'amende, la société pourrait être condamnée à verser des royalties
à NTP sur chaque vente de son produit. Une interdiction totale
de commercialisation sur le territoire américain a même été
évoquée.
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