Prévu pour le milieu de l'année 2006 en version OEM et pour la fin de l'année en version packagée, Windows Vista, le prochain système d'exploitation de Microsoft, fait figure d'évènement dans le milieu des postes clients en raison du poids de l'acteur sur le marché.
D'autant que cette sortie sera groupée avec celle d'Office 2007, nouvelle édition de la suite bureautique de l'éditeur, et celle d'Internet Explorer 7.
Apportant son lot de nouveautés, cette mise à jour des produits Microsoft introduira notamment un nouveau format de fichiers sous Office, plus proche du standard XML, des indicateurs anti-phishing sur Internet Explorer 7 ou encore une refonte des modèles de drivers Windows pour Vista.
En 2007, la version serveur de Windows Vista fera également son entrée sur le marché. Une étape de transition qui, comme chaque version majeure, fait figure de point de passage obligé pour les responsables informatiques.
En effet, un tel lancement entraîne avec lui le renouvellement d'un écosystème logiciel allant du simple antivirus au serveur de messagerie par exemple. Petit à petit, chaque éditeur d'applications Windows arrête progressivement le support de ses anciennes versions et encourage la migration vers des postes plus récents. Ainsi depuis le 30 juin 2005, le support technique gratuit de Windows 2000 est arrêté. Il sera suivi par l'arrêt du support payant en 2010.
Or, le processus de migration représente un coût non négligeable pour une entreprise. D'abord, parce qu'il s'accompagne souvent d'un changement matériel de poste pour supporter les exigences techniques des nouveaux logiciels.
Ensuite, parce que les licences représentent une lourde part des dépenses informatiques d'une entreprise, près de 20% en moyenne selon les chiffres des études Gartner ou KLC (lire l'article du 09/01/2006), dont une bonne part consacrée à Microsoft du fait de sa position dominante sur le poste client.
| Les migrations de poste mieux perçues chez les utilisateurs qu'au sein de la DSI |
Des cabinets d'études dont le Gartner invitent donc les entreprises à anticiper cette migration et à la planifier lors de changement de machines.
Le Gartner estime que la transition de Windows 2000 vers Windows Vista pourrait s'avérer plus compliquée que celle de Windows 2000 vers Windows XP en raison d'incompatibilités.
De même, le cabinet met en exergue le retard accumulé par Microsoft sur la sortie des briques de sécurité NGSCB et du nouveau système de fichiers WinFS. Prévu dans Windows Vista, ces éléments ne sortiront que quelques mois plus tard afin d'avancer la sortie du nouvel OS (lire l'article du 13/09/2004).
Par ailleurs, les nouvelles possibilités offertes par les derniers systèmes d'exploitation ont jusqu'à présent peu convaincu les directeurs informatiques quant à la nécessité de migrer. Les systèmes comme Windows 2000 ou Windows XP couvrent déjà la plupart des besoins.
Ainsi, selon le cabinet AssetMetrix, 46,6% des postes informatiques en entreprise fonctionnent encore sous Windows 2000 au premier trimestre 2005, 38,2% sous Windows XP et même 9,7% sous Windows NT.
Dès lors, d'autres alternatives peuvent-elles détourner les directions informatiques de l'environnement Windows ? Du coté des logiciels libres, de nombreux progrès ont été effectués en ce sens.
Dans sa version 2.0, la suite bureautique OpenOffice.org ressemble à s'y méprendre à Office 2000, et facilite la conversion et la lecture de documents au format Word ou Excel, l'exportation de documents au format PDF, et introduit le support des tableaux imbriqués.
Même constat chez les navigateurs où Firefox a conquis une place de choix en entreprise et chez les particuliers. Le navigateur libre revendique aujourd'hui 11% de parts de marché au monde, et près de 17% en France, selon les chiffres des sociétés OneStat et Xiti.
Ici encore, le logiciel libre adopte un graphisme très ressemblant aux produits Microsoft pour ne pas perturber l'utilisateur, mais propose aussi quelques fonctionnalités inédites comme la navigation par onglet ou le blocage des pops-ups (lire les témoignages de nos lecteurs).
Côté messagerie d'entreprise, Evolution ou Thunderbird montre un aspect graphique plus éloigné d'Outlook, même si chez Thunderbird, il est possible de récupérer automatiquement après l'installation les comptes mails et les fichiers de contacts en provenance du logiciel de Microsoft.
Il existe également pour ces deux logiciels libres des fonctions de calendrier afin de planifier à l'avance ses journées de travail. Dans le domaine des lecteurs multimédias, RealPlayer, Quicktime ou VideoLAN peuvent remplacer Windows Media Player.
Reste à s'assurer de la compatibilité des développements spécifiques ou des progiciels maisons avec les nouveaux logiciels par une période d'adaptation et de formation aux utilisateurs. Une étape qui peut être notamment financée par les économies réalisées sur l'achat de licences, comme en témoignait la mairie d'Annemasse en avril dernier (lire l'article du 01/04/2005). Une fois ces logiciels migrés, l'utilisateur est plus apte à franchir le pas vers l'environnement Linux, où il retrouvera ces marques.
| Le changement de système d'exploitation demeure une barrière psychologique forte |
Si l'environnement de travail Microsoft fait face aujourd'hui à une réelle concurrence, s'affranchir du système d'exploitation Windows constitue encore un défi. Pourtant, des applications telles GIMP, Eclipse ou Quanta+ offrent des alternatives aux produits d'entreprise populaires tels Photoshop et Dreamweaver.
Mais ce saut technologique implique de reformer aussi bien le support que l'administration informatique de l'entreprise.
Le processus d'une migration vers Linux peut être simplifié si l'entreprise fait appel à des prestataires de services pour assurer son infogérance. De même, la montée en puissance des applications hébergées ou des intranets facilite l'indépendance des solutions face au système d'exploitation.
Outre la compatibilité d'anciennes applications, le seul vrai frein aux solutions concurrentes demeure psychologique car, que ce soit dans les environnements Mac OS X ou Linux, l'offre logicielle semble de plus en plus mûre, l'administration et la sécurité des systèmes éprouvées.
|
Dossier 
