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| Intel se sépare de 10% de sa masse salariale |
| Nouvelle étape d'une restructuration entamée cette année, Intel ferme 10 500 postes. La firme espère ainsi économiser près de 6 milliards de dollars et se relancer face à son rival, AMD.
(07/09/2006) |
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Paul Otellini, le président d'Intel, a dévoilé mardi les détails du plan de licenciements qui prévoit la suppression et le reclassement de 10 500 salariés d'ici à mi-2007. Conformément aux estimations faites ces derniers jours, c'est approximativement 10% des effectifs du constructeur qui se retrouvent sur la sellette.
D'après un porte-parole d'Intel France : "ce taux de 10% des effectifs devrait s'appliquer dans des proportions équivalentes aux salariés des sites français. Toutefois, des négociations seront conduites à l'échelle de chaque pays afin de déterminer la part des licenciements secs et les reclassements".
Intel comptera ainsi 95 000 personnes à la fin de l'année. Ce chiffre baissera jusqu'à 92 000 employés au milieu de l'année 2007. Seront en premier lieu concernés par cette vague de licenciements les cadres, les fonctions marketing et informatique. En 2007, cette base sera élargie à d'autres fonctions de l'entreprise, précise le communiqué d'Intel.
Il ne s'agit cependant pas de la première suppression d'emploi cette année, puisque Intel avait déjà remercié un millier de ses cadres en juillet dernier afin de simplifier le management des équipes. "Il y a trop de couches superposées, du sommet jusqu'aux contrôleurs de gestion, pour être efficace", estimait alors le dirigeant du fondeur.
Pour Paul Otellini, cette nouvelle décision de couper dans la masse salariale est "essentielle pour qu'Intel devienne une entreprise plus réactive et plus adaptable, pas uniquement cette année ou l'an prochain, mais à long terme".
La firme de la Silicon Valley espère ainsi économiser 2 milliards de dollars l'an prochain et 3 milliards en 2008, auxquels il faut ajouter un milliard supplémentaire d'ici à deux ans, en raison d'économies d'investissements.
C'est donc une nouvelle étape dans le vaste plan de restructuration entamé cette année après un important audit commandé en avril par le nouveau patron du géant des processeurs. Hormis les suppressions de postes, Intel a également cédé à Marvel Technology, ses activités dans la téléphonie mobiles et ses 1 400 employés pour 600 millions de dollars (lire l'article du 29/06/2006), mais aussi sa division signalisation et media au Canadien Eicon Network.
| 10% de parts de marché cédé en un an sur les serveurs x86 |
Particulièrement malmené par son concurrent, AMD, Intel a vu ses résultats trimestriels fortement reculer. Au second trimestre 2006, le fondeur enregistrait un bénéfice net en recul de 57% par rapport à l'année précédente. Le chiffre d'affaires se racornissait de 13% alors que son rival continuait de lui dérober des parts de marché, notamment sur le marché des serveurs.
Lors du second trimestre 2006, AMD revendiquait un quart (25,9%) du marché des serveurs x86. Sur l'ensemble des solutions x86 (PC et serveurs), la part de l'outsider est estimée à 21,6%, contre 72,9% pour Intel. Pour rappel, ce dernier s'octroyait environ 82% du marché il y a un an.
AMD a également signé la fin de l'exclusivité accordée à Intel par le premier constructeur de PC au monde, Dell. Son processeur phare, l'Opteron rencontre un franc succès. En outre AMD se montre agressif sur les prix, contraignant Intel à rogner sur ses marges pour mettre fin à l'hémorragie de ses parts de marché.
Du côté des semiconducteurs, Intel abandonne du terrain (-12,8% entre le premier et deuxième trimestre 2006) dans un marché pourtant en progression constante. D'après George Scalise, le président de la SIA (Semiconductor Industry Association), l'industrie des semiconducteurs devrait dépasser les 240 milliards de dollars en 2006. La croissance est ainsi de 13% pour la zone Asie-Pacifique et de 18% pour les Etats-Unis.
Toutefois, en dépit de son agressivité, AMD est loin d'avoir une assise ferme. Intel ne lui laisse pas une seconde de répit, grâce notamment à son nouveau Xeon et à l'architecture Core 2 Duo. Tout comme IBM et HP, qui en 2005 ont supprimé respectivement 12 000 et 15 000 emplois, Intel peut donc espérer redresser la barre.
Dès
le 17 octobre, à l'occasion de la publication de ses résultats du troisième trimestre, Intel devrait s'expliquer plus longuement sur les économies dégagées par sa restructuration et sur les 200 millions de dollars que devrait lui coûter au total les licenciements.
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