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Les limites à l'externalisation de la fonction RH
Faire le choix de l'externalisation de ses processus dédiés aux ressources humaines est certes séduisant pour l'entreprise mais comporte aussi, si la vigilance n'est pas au rendez-vous, de mauvaises surprises.   (08/09/2006)
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S'il est acquis que les entreprises françaises sont particulièrement friandes de projets d'externalisation de leur fonction ressources humaines (RH), elles doivent toutefois surmonter plusieurs formes de résistances et de contraintes, tant techniques et organisationnelles que juridiques.

L'externalisation de la fonction RH recouvre essentiellement la prise en charge par un prestataire externe d'un processus tel que celui la paye, de la gestion du temps et des activités, de la formation, du recrutement et se différencie manifestement d'une prestation de sous-traitance.

"Par rapport à un contrat de sous-traitance, le processus d'externalisation suppose un transfert de personnel, d'actifs matériels ou immatériels ainsi qu'un transfert d'obligations contractuelles", fait savoir Eric Fimbel, conseiller scientifique de l'EOA (European Outsourcing Association) et professeur à Reims management school.

Et à ce petit jeu de chaises musicales, l'externalisation spécifique du traitement de la paye séduit en masse les entreprises. Ainsi, selon les derniers chiffres du cabinet d'études Markess International, la paye arrive en tête des fonctions RH externalisées (62% des entreprises devraient y recourir d'ici la fin de l'année), dans un marché global qui devrait atteindre les 960 millions d'euros d'ici à 2008.

"Trois facteurs principaux interviennent dans la décision d'externalisation : la réduction et la maîtrise des coûts, la volonté de l'entreprise de se séparer des tâches sans valeur ajoutée, et le fait de pérenniser la gestion de la paie en faisant notamment assurer le suivi des contraintes réglementaires par le prestataire", indique Marie-Christine Moulinet, directeur commercial de Cegedim SRH.

"La gestion des hauts potentiels est une fonction stratégique souvent conservée en interne " - Julien Pascual (HR Access)
"Il est important de proposer une haute granularité de l'offre d'externalisation car des processus comme celui de la gestion des hauts potentiels dans le domaine du recrutement pourra être conservé en interne du fait de son caractère stratégique", analyse de son côté Julien Pascual, responsable des offres d'externalisation France chez HR Access.

Pour autant, les entreprises qui externalisent et confient tout ou partie de leur système d'information RH (SIRH) - s'accompagnant ou non d'un transfert de personnel - à un prestataire, doivent être au fait de plusieurs points de vigilance, au premier rang duquel celui de veiller aux conséquences d'une mauvaise sécabilité de leur système d'information (SI).

"Si l'entreprise fait reposer son SIRH sur un progiciel de gestion intégrée, rien ne pourra garantir que son prestataire soit en mesure de gérer les automatismes de traitement des données selon les mêmes processus et en conservant les mêmes formats, notamment lorsqu'il déverse ou partage des données avec d'autres fonctions qui elles sont restées à l'intérieur de l'organisation", prévient Eric Fimbel.

Et le conseiller scientifique de poursuivre : "il s'avère plus simple d'externaliser une fonction comme celle des ressources humaines dans le cas où le SI ne repose pas sur une gestion intégrée mais sur des logiciels monofonctionnels tel que des développements spécifiques ou best of bread, car il y a déjà une rupture entre les domaines fonctionnels et différentes interfaces, tant organisationnels que techniques".

"L'entreprise ne peut pas licencier sous prétexte d'externalisation" - Maître Isabelle Reymann-Glaser (Lamy Lexel)
Un autre écueil à éviter dans le cadre de l'externalisation de la fonction RH serait de ne pas établir très en amont de ce projet, un plan de reclassement et de communication vis à vis des salariés concernés.

"Il est essentiel que l'entreprise sache accompagner ses salariés en leur proposant une alternative. Elle ne peut pas licencier pour simple motif d'externalisation et doit s'assurer de leur reclassement, ou engager une procédure de licenciement, strictement encadrée et justifiable pour motif économique, mutation technologique ou de sauvegarde de la compétitivité", fait remarquer Maître Isabelle Reymann-Glaser, avocat associé au cabinet Lamy Lexel et spécialiste en droit social.

Enfin, la perte potentielle de connaissance due à l'externalisation de la fonction RH doit ne pas non plus être sous-estimée, même si elle demeure - sans surprise - minimisée par les sociétés de services.

"Le fait d'externaliser peut induire une perte de savoir-faire commun et de connaissance implicite entre la direction des systèmes d'information et celle des ressources humaines. Très souvent, dans les départements études des DSI, certains collaborateurs ont une connaissance des procédures et traitements notamment les batchs, d'alimentation et de déversement des données d'un système informatique dans un autre. Et c'est ce type de connaissance qui peut disparaître avec la procédure d'externalisation", alerte Eric Fimbel.

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Pour se prémunir des mauvaises surprises, mieux vaut également délimiter de façon claire le contrat de prestation qui lie l'entreprise à son prestataire avec l'inclusion de clauses spécifiques pour s'assurer de la qualité de la prestation et de son bon déroulement dans le temps.

"Il est recommandé d'inclure dans le contrat des clauses de reporting fréquents soit tous les trois à six mois, sans lien de subordination, tout en prévoyant la réalisation d'enquêtes de satisfaction pour éventuellement recadrer la prestation, sans aller jusqu'à la dénoncer dans son ensemble", conclut Maître Isabelle Reymann-Glaser.

Dominique FILIPPONE, JDN Solutions
 
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