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Christophe Doucet-Ferru
Responsable Systèmes
Internet
Jouve |
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Christophe Doucet-Ferru
"Le site Web devient de plus en plus un référentiel de l'entreprise"
Stratégique pour l'entreprise, le cycle de vie d'un site Web s'orchestre au plus haut niveau. En support, la direction technique validera les choix et la faisabilité technologique du projet de refonte.
27/11/2006 |
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Quand devient-il impératif de refondre un site
?
Christophe Doucet-Ferru. Dans la majorité des cas, on part d'un site qui a entre 3 et 5 ans d'existence. Pour beaucoup d'entre eux, le volume d'information publié débouche sur ce que j'appelle le syndrome Tetris. Au fur et à mesure du cycle de vie du site, les briques de contenu, les rubriques s'empilent de plus en plus rapidement au point qu'il devient très difficile de leur trouver une place appropriée.
Les structures, administrations ou entreprises privées, souhaitent souvent mettre de plus en plus d'information sur leur site. Ce qui conduit parfois à des sites empiriques sur lesquels il n'est pas toujours simple de trouver une information précise.
Pour le Conseil d'Etat par exemple, l'enrichissement progressif du contenu et l'ajout de rubriques avaient dilué en partie l'image institutionnelle. Il était aussi devenu complexe pour les internautes de retrouver des informations. Le volet éditorial est véritablement crucial. L'administration française est d'ailleurs dix fois plus exigeante sur l'approche éditoriale de ses sites que ne peut l'être le secteur privé.
Quelles sont les problématiques qui motivent la refonte d'un site Web ?
Le site Web devient de plus en plus un référentiel de la structure. A partir de là, il y a un besoin de rationalisation de la gestion de contenu afin de définir notamment : les personnes qui produiront l'information, dans quel contexte, quel sera le cycle de validation, quelles données seront diffusées, comment et accessibles par qui ?
Nous sommes dans une tendance où le Web balaye tous les aspects de l'entreprise. Le premier média d'expression pour elle devient Internet. Une des principales problématiques est donc de parvenir à publier sur le Web un fond documentaire. Il s'agit également de réfléchir à la meilleure manière de gérer ce fond durant les x années qui viennent.
A l'heure actuelle, nous sommes aussi sur une phase de basculement motivé par l'envie d'utiliser des technologies 2.0 afin de donner plus de souplesse et d'interactivité dans la navigation. Beaucoup de sites se développent donc par migration vers ces technologies.
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 Les entreprises souhaitent en général avoir plus facilement la main sur la globalité du site" |
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Administrations et entreprises privées ont-elles les mêmes approches ?
Non. Pour le secteur public, les problématiques éditoriales
se posent dans la majorité des cas. Le ministère des finances
a ainsi repensé l'architecture de contenu de son site.
Celui-ci intègre un fond documentaire pléthorique, avec
près de 30 000 pages HTML
destinées à des profils d'internautes très divers.
Lors de la refonte, il a ainsi fallu considérablement élaguer et aborder l'ensemble des aspects éditoriaux pour définir très clairement quelles informations le ministère souhaitait positionner, de quelle façon, etc.
Pour les entreprises privées, la problématique bien qu'assez proche, n'est pas autant centrée sur le contenu. Elles souhaitent en général avoir plus facilement la main sur la globalité du site pour pouvoir modifier des composants comme elles le souhaitent. L'aspect marketing y est bien plus présent que pour les administrations.
Concernant le site d'un groupe hôtelier sur lequel nous travaillons actuellement, la problématique du client est simple : pouvoir en lien avec le marketing, faire évoluer le contenu de manière très réactive. C'est encore plus vrai à l'occasion de certaines périodes de l'année durant lesquelles les entreprises ont besoin de coller avec l'actualité.
Ici, c'est véritablement le marketing qui pousse.
Elles vont ainsi notamment faire intervenir des média-planneurs et des consultant marketing interactif pour les aider à bénéficier d'un meilleur positionnement et de plus de visibilité sur Internet.
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C'est rarement la direction technique qui gère le projet" |
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Qui prend habituellement en charge la gestion du projet de refonte ?
C'est rarement la direction technique qui le gère. De la même façon, elle intervient assez peu pour dresser une liste de recommandations. Sa participation se fait bien plus lors de la validation des choix.
Dans la majeure partie des cas, les projets sont en effet portés par la direction générale pour le privé, et la direction de la communication du côté des administrations.
La DSI viendra ainsi valider les architectures proposées. Ou lorsque le souhait est fait d'héberger le site en interne, elle s'assurera qu'en termes de technologies, l'entreprise est à même de répondre aux spécifications.
De quelles compétences faut-il s'entourer ?
Globalement, on démarre toujours avec des consultants spécialisés en architecture de l'information et en marketing interactif. Avant de positionner une problématique technique, on va se préoccuper de la stratégie d'entreprise. Les sites de la version actuelle seront ainsi cartographiés, les logs étudiés, et sur la base de ces analyses, des recommandations d'architecture de l'information réalisées.
Toute une phase d'audit doit être accomplie en amont afin de définir l'ergonomie, le positionnement en termes d'image, mais surtout les composants de la gestion de contenu. Pour cela, on s'entourera aussi de gens compétents en analyse, voire en analyse comportementale. Cet aspect peut être confié à des acteurs comme TNS Sofres qui soumettront les maquettes à des panels d'utilisateurs.
Bien entendu, on fera également appel à des directeurs
de projet, des chefs de projet technique, des experts
en CMS,
solutions derrière la plupart des sites. Et enfin, à des
architectes, que le site soit ou non hébergé en interne.
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Développer du Web complètement accessible impose un certain nombre de restrictions technologiques" |
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Je recommande également de faire appel aux services d'un chef de projet dédié à la récupération de contenu. Il sera responsable d'une équipe spécialisée dans la migration et la production du contenu pour la nouvelle plate-forme. La reprise de contenu s'effectue sur la base d'un mix technologie - humain. Elle ne peut être entièrement automatisée. Facturée à la page, mieux vaut s'appuyer sur des intervenants organisés et expérimentés, si vous ne voulez pas aboutir à des coûts par page excessifs.
L'accessibilité est-il un critère pris en compte lors de la refonte ?
Ce n'est pas encore très suivi par le privé. Ils sont, il faut bien le reconnaître, encore rares à s'en soucier. Ce n'est en tout cas pas encore un choix discriminant. L'administration en revanche a fait de l'accessibilité un enjeu de société.
Qu'est-ce qui freine les entreprises ?
Développer du Web complètement accessible impose un certain nombre de restrictions technologiques. L'accessibilité n'est qui plus est pas neutre financièrement. Les contraintes techniques et de développement qu'elle impose suppose des budgets plus conséquents.
A combien évaluez-vous cette surcote ?
Tout dépend des objectifs. Dans le cas d'un label or, c'est-à-dire validé par l'association BrailleNet, référant français en la matière, on peut passer à un coût de développement supérieur de 50% ou plus. Pour un label bronze ou argent, il faut compter entre 15 et 30%. Toutefois, peu de sites à l'heure actuelle sont labélisés. Le Minefi par exemple est certifié bronze.
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Propos recueillis par Christophe AUFFRAY, JDN Solutions |
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PARCOURS
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Christophe Doucet-Ferru, responsable du créneau Systèmes Internet .
1996 Ingénieur d'affaires au sein de la direction Systèmes
d'information du groupe Jouve.
1994 Responsable de marché chez un éditeur de solution télématique et minitel.
1991 Ingénieur technico commercial chez un éditeur de solution anti-virus.
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