ACTEURS
27/04/2007
La consolidation du marché de la Business Intelligence va se poursuivre
Intervenu en mars dernier, le rachat d'Hyperion apporte à Oracle des technologies de consolidation budgétaire et financière, et renforce son offre d'applications analytiques basées sur sa base de données (voir l'article du 02/03/2007 : Oracle se dope au décisionnel en acquérant Hyperion). Pour Business Objects, l'acquisition de Cartesis contribue à enrichir ses d'outils de consolidation et de planification financière, et complète ses applicatifs d'analyse de la performance financière et de la rentabilité (voir l'article du 24/04/2007 : Business Objects absorbe Cartesis pour 225 millions d'euros). Ces deux grosses opérations, successivement évaluées à 3,3 milliards de dollars et 225 millions d'euros, marqueraient-elles le terme d'une phase de consolidation du marché de la Business Intelligence (BI). Le marché s'équilibrant entre trois poids lourds, Cognos, Business Objects et Oracle. Il n'en est rien selon les experts. "Il est vrai que Business Objects et Oracle disposent désormais d'offres de BI très complètes. De ce point de vue, ils n'ont plus besoin de réaliser d'acquisition. C'est également le cas de Cognos même si cet acteur demeure faible sur la partie ETL.", estime Yves Cointrelle, directeur associé chez Homsys. Il n'en reste pas moins probable que cette phase de consolidation va se poursuive, selon lui. Un avis qui est partagé par Reda Gomery, directeur conseil chez Micropole Univers. "Comparé à Business Objects et Oracle, Cognos devient une proie plus facile. D'autres acteurs comme Microstrategy sont également très isolés", note t-il dubitatif. Les prochains rapprochements pourraient être à aller chercher du côté de HP. "Un groupe qui, si il désire continuer à progresser, devra se diversifier, en s'attaquant à la fois au monde du service et du logiciel, avec pour objectif notamment de se positionner face à IBM", poursuit Yves Cointrelle. Il est vrai que Hewlett-Packard aurait les moyens de réaliser une grosse opération sur le front du décisionnel.
Mais quel éditeur BI le constructeur pourrait-il racheter ? "Il pourrait s'agir logiquement du dernier leader indépendant Business Objects", confie Yves Cointrelle. Et de son côté, IBM pourrait bien vouloir jeter son dévolu sur Cognos. L'éditeur lui apportant, selon Yves Cointrelle, une technologie très complémentaire à la sienne. Big Blue dispose déjà d'une base de données, d'outils d'intégration et d'infrastructure, mais pas encore de systèmes de restitution et d'applications analytiques digne de ce nom. Business Objects devra encore achever de digérer Cartesis. Et sur ce point de nombreuses questions restent en suspends. D'abord, Business Objects a pour habitude de s'appuyer sur des partenaires pour le service et l'intégration de son offre. "Ce n'est pas le cas de Cartesis qui présente une équipe d'environ 100 consultants en interne", note Yves Cointrelle, en demandant ce que va devenir cette activité.
Autre élément : Cartesis avait signé des partenariats en OEM, pour ses frontaux (avec pour objectif de s'intégrer à Panorama et Excel). Que vont devenir ces accords, Business Objects disposant des solutions correspondantes. Enfin, Cartesis et Business Objects présentent tous deux un outil de Planning. Reste à savoir le quel sera privilégié. "Sachant qu'ils sont tous les deux assez moyens", juge Yves Cointrelle.
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