ANALYSE
 
09/05/2007

Vers un manque de compétences en Web 2.0 ?

La boulimie de projets Web 2.0 conduira-t-elle à une carence en ressources expérimentées et formées sur le sujet ? La question est posée par plusieurs cabinets d'étude et observateurs.
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Le mouvement Web 2.0 qui déferle actuellement sur Internet et chez les éditeurs d'applications d'entreprise commence à afficher un certain contre-coup.

Selon une étude publiée mi-avril par Economist Intelligence Unit, et commanditée par l'éditeur de solutions de recherche Fast, les projets initiés dans ce domaine sont sur le point, vu leur nombre et leur ampleur, de faire face à une carence en ressources humaines. Les développeurs compétents pourraient en effet venir à manquer.

Sur les 406 dirigeants interrogés par le cabinet d'étude, 26% considèrent le manque de personnes expérimentées dans le Web 2.0 comme un point faible pour le développement de nouvelles applications.

Une carence en compétences outre-Atlantique

Même diagnostic du côté de Robert Half Technology, cabinet de recrutement spécialisé dans le secteur informatique. Interrogée par notre confrère américain Newsfactor.com, sa directrice, Katherine Spencer Lee confirme. "Aux Etats-Unis, la mode actuelle tend à se focaliser sur ce domaine. La demande n'a jamais été aussi importante", constate t-elle.

Les technologies Javascript et Ajax étant relativement faciles d'accès pour tout informaticien ayant des compétences en développement, cette tendance a créé un appel d'aire contribuant à tendre le marché du travail Outre-Atlantique. "Seuls 3% des concepteurs de système et 2% des ingénieurs sont disponibles, la moyenne nationale du chômage se situant à 5,1%", estime Katherine Spencer Lee.

Des compétences présentes même si peu formalisées dans les CV

Qu'en est-il en France ? "Il est difficile de répondre à la question des compétences Web 2.0 aujourd'hui dans la mesure où ce domaine n'est pas encore bien structuré", analyse Ivan Bertrand, associé chez Unilog Management Group LogicaCMG en charge des offres Internet et portail. "Les CV que nous recevons ne font pas mention de technologies Web 2.0, hormis peut-être pour le développement Flash."

"Souvent, les développeurs font du Web 2.0 à titre personnel", (Ivan Bertrand, Unilog)

Selon le responsable, beaucoup de développeurs pratiquent néanmoins le Web 2.0 à titre personnel. "Ils ont un blog, un forum, un wiki, ou manipulent déjà des mashup chez eux", constate t-il. Partant de là, il est aisé de les pousser à mettre en œuvre leurs compétences dans le monde professionnel.

Certes, les environnements de développement et framework disponibles dans le domaine du Web 2.0 en facilitent l'accès aux développeurs venant des univers du serveur d'applications, Java ou .Net. La démarche annoncée en avril par BEA va dans ce sens (voir l'interview de Frédéric Decaudin BEA), ainsi que l'approche proposée en France par Ideo Technologies (voir l'interview de Jean-François Lufeaux d'Ideo).

Intégration versus développement pur

 
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"Il est vrai que nous ne nous plaçons pas au niveau de l'orfèvrerie de certaines agences Web, mais plutôt sur celui de l'intégration, ce qui rend le travail de développement plus simple et par conséquent les compétences plus faciles à trouver", reconnaît Ivan Bertrand avant d'affirmer : "Je pense que la principale valeur ajoutée de ce domaine se situe dans la capacité à avoir une vision métier du Web 2.0, et comprendre ce qu'il peut apporter à nos clients."

Reste à savoir si un chapitre "Web 2.0" pourrait apparaître à terme sur les CV... Un champ qui regrouperait technologies et moteurs d'interfaces, éléments fonctionnels des IHM, etc.

 


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