Windows 7 : l'incroyable talent d'hypnotiseur de Microsoft

24 heures auront suffi à Microsoft pour écouler la totalité des stocks en ligne de son nouvel OS. Alors que la RTM a été décalée, l'éditeur fait montre de sa capacité à occuper le terrain face à Google.

Succès incroyable pour les uns, évènement couru d'avance pour d'autres : le lancement de la campagne de préventes des nouveaux systèmes d'exploitation Windows 7 (Familiale et Professionnelle Premium) a tourné court.  

En à peine 24 heures, la totalité du stock alloué par Microsoft à la précommande Web sur les sites Internet de ses partenaires (Amazon, Cdiscount, Fnac, GrosBill, LDLC, Materiel.net, Pixmania, Rue du Commerce, Surcouf) et sur le sien (Microsoft Store), a trouvé preneur.

Il faut dire que les tarifs avaient de quoi séduire le chaland, avec des ristournes pouvant aller jusqu'à plus de 60% du prix TTC pratiqué dès le 22 octobre prochain, date de disponibilité réelle des nouveaux OS de Microsoft. A savoir 49,99 euros contre 119,99 euros pour la version Windows 7 Familiale Premium et 109,99 euros contre 285 euros pour son homologue Windows 7 Professionnelle Premium.

Des exemplaires de Windows 7 à 50 euros encore disponibles en magasin

Un enthousiasme largement accentué par la stratégie de pénurie orchestrée par Microsoft qui a décidé d'allouer seulement 76 000 copies de son OS pour les utilisateurs français. Ce qui a notamment donné lieu à d'importants pics de trafic sur le site de vente en ligne de l'éditeur, au point de le rendre indisponible une bonne partie de la nuit de mardi à mercredi.

Sur l'ensemble des unités prévues dans le cadre de cette opération de précommandes, il reste cependant plusieurs centaines - voire milliers - d'exemplaires encore disponibles en pré-réservation dans les boutiques partenaires.

La faiblesse des stocks de Windows 7 proposée en précommande - surprenante d'un point de vue client mais compréhensible d'un point de vue marketing - aura donc joué à plein dans le succès de l'opération commerciale de la firme de Redmond.

Un succès d'autant plus impressionnant que l'OS n'existe pour ainsi dire pas encore, sa version RTM (Ready To Manufacturing) n'ayant pas encore pointé le bout de son DVD.  

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Le site de vente en ligne de Microsoft n'a pas pu faire face au volume de requêtes Web effectuées dans la nuit du mercredi 15 juillet © Benchmark Group

A l'origine prévue pour le 13 juillet dernier, il est toutefois peu concevable de voir la firme de Redmond décaler cette ultime version de plus d'un mois, au risque de mettre dans l'embarras partenaires de la distribution et constructeurs OEM. Il n'en demeure pas moins que ce décalage apparaît d'autant plus intriguant qu'il intervient quelques jours après l'annonce par Google de la sortie de Chrome OS.

Simple coïncidence ou bien volonté pour Microsoft de se laisser une poignée de semaines supplémentaires pour rajouter ou modifier quelques précieuses lignes de codes supplémentaires ? Quelles que soient les raisons du décalage de la RTM de Windows 7, la tempête médiatique qui s'est levée avec Google Chrome OS n'aura pas manqué, un an et demi avant sa sortie, de faire sortir du bois les deux figures emblématiques de Microsoft.

"Il existe beaucoup de versions et de packages différents en systèmes d'exploitation Linux [...]. Je suis surpris de voir les gens réagir de la sorte comme s'il s'agissait de quelque chose de nouveau [...]. Plus Google reste vague dans ses propos, et plus il peut créer de l'intérêt", a ainsi taclé Bill Gates lors d'une interview accordée à notre confrère Cnet.

Et Steve Ballmer, actuel P-DG de la firme de Redmond de lui emboîter le pas : "Nous n'avons pas besoin d'un énième système d'exploitation. Ce qui est intéressant, c'est de continuer à faire évoluer Windows, les applications qui tournent dessus et Internet Explorer en faisant en sorte qu'il fonctionne en symbiose avec le système d'exploitation".