Pourquoi la virtualisation du poste de travail échappe à Microsoft

Pourquoi la virtualisation du poste de travail échappe à Microsoft La firme de Redmond fait des efforts depuis Med-V et Microsoft VDI Suite pour lutter contre le géant VMware. Mais la bataille est loin d'être gagnée.

L'intérêt du VDI (Virtual Desktop Infrastructure), technologie complète de virtualisation du poste de travail au côté du streaming d'OS et de la virtualisation d'applications, est de centraliser l'administration des postes de travail. Notamment pour en réduire les coûts et mieux gérer les données et la sécurité des postes. Aussi bien des PC que des ordinateurs portables, et plus que jamais aujourd'hui, des nouvelles générations de terminaux mobiles entrant dans la logique du Bring your own device (BYOD).

"Le VDI, si on en parle depuis quelques années, n'a pas encore réellement décollé. Pourtant les solutions s'améliorent et de vraies évolutions technologiques les rendent de plus en plus intéressantes.", fait savoir Hubert Guigue, consultant senior chez Solucom Practice Architecture SI. Pour répondre à ce besoin, plusieurs acteurs se sont lancés sur ce créneau au premier rang desquels VMware, Citrix, Cisco mais aussi Microsoft.
 

Ce que propose Microsoft : de Med-V au VDI

Microsoft propose une première offre de virtualisation locale de poste de travail qui n'est pas une solution VDI, Med-V. Il s'agit d'une machine virtuelle fonctionnant sur le poste de travail, relativement bien intégrée au bureau Windows, permettant de faire fonctionner des applications Windows XP sur un autre OS plus récent de Microsoft.

"Microsoft VDI Suite est plus basique que VMware View en termes d'administration, de fonctionnalités et de rendu utilisateur" (Hubert Guigue - Consultant senior chez Solucom)

Microsoft propose également une solution de VDI, Microsoft VDI Suite, basée sur son hyperviseur Hyper-V, concurrente de VMware View. "VMware View s'avère beaucoup plus avancé que Microsoft VDI Suite, plus basique en termes d'administration, de fonctionnalités et de rendu utilisateur", prévient toutefois Hubert Guigue. "Microsoft a suivi le mouvement du VDI impulsé par VMware mais n'avait pas une stratégie forte de développer ce marché ni d'intérêt par rapport à la vente de licences de ses systèmes d'exploitation sur des postes de travail physiques."

Pour ne pas laisser le champ libre à VMware, Microsoft s'est allié implicitement à Citrix, acteur majeur du déport d'affichage et partenaire historique, qui dispose d'une offre VDI plus complète. Des efforts qui ne rencontrent toutefois pas un écho sans faille de la part des entreprises. "Quand on se lance dans un projet VDI, il est rare de penser à Microsoft. Les entreprises se tournant plus facilement vers VMware ou Citrix. VMware étant déjà très bien implanté sur la virtualisation de serveurs, il est facile pour lui de faire un geste commercial pour remporter le projet de virtualisation des postes de travail", explique Hubert Guigue.

Les contraintes de licensing Microsoft pour le VDI

Quelle que soit la solution de VDI choisie, Microsoft reste gagnant du moment que le poste de travail virtuel fonctionne sous Windows. Il convient en effet de toujours payer une licence Windows d'une manière ou d'une autre, que le poste de travail soit virtuel ou physique.

"Dans le cas du VDI, les questions de licensing de l'OS Windows du poste de travail sont importantes à prendre en compte. Pour simplifier, si vous accédez à votre poste de travail virtuel depuis un poste ou terminal qui ne fonctionne pas sous Windows, vous devrez vous acquitter d'une licence spécifique Windows pour votre poste virtuel. Si votre poste ou terminal d'accès fonctionne sous Windows, vous vous acquitterez ou non de cette licence selon votre contrat Microsoft et les conditions d'acquisition de l'OS Windows de votre poste de travail", explique Hubert Guigue.

Le futur de Microsoft dans la virtualisation de poste de travail

Le prochain OS de Microsoft, Windows 8, embarquera un hyperviseur local Hyper-V, comme sur les serveurs. Cela permettra d'améliorer les performances de virtualisation locales sur le poste de travail et de faire fonctionner facilement plusieurs systèmes d'exploitation sur un même poste. Par ailleurs, l'intérêt de Windows 8 est de proposer un seul OS pour les postes de travail et les tablettes, et d'offrir ainsi une continuité de fonctionnement entre eux. Ce qui, d'un point de vue financier, pourra s'avérer une bonne affaire pour Microsoft, les entreprises continuant à payer des licences aussi bien sur les postes de travail que sur les tablettes.