TIC : la vraie place des aides publiques dans le financement des PME

TIC : la vraie place des aides publiques dans le financement des PME Selon une étude de Sogedev transmise en exclusivité au JDN, seules 15% des PME font appel aux aides publiques pour financer leurs investissements dans les TIC. Mais elles sont 67% à actionner ce levier pour financer l'innovation.

Les PME du secteur des technologies de l'information sont loin de toutes céder aux sirènes des aides publiques pour financer leurs investissements. C'est ce qui ressort de la dernière étude du cabinet Sogedev, réalisée cet été auprès de 400 entreprises dont 145 appartenant au secteur des Technologies de l'information et de la communication (TIC). Selon les chiffres de cette étude, transmise en exclusivité au JDN, elles sont en effet 56% à indiquer financer leurs investissements (recrutement, achat de matériels...) sur des fonds propres et/ou par un prêt bancaire - ce dernier étant le plus souvent cité (35%). Seulement 15% des répondants utilisent les aides publiques pour financer leurs investissements.

Si les aides publiques ne sont pas - ou très peu - utilisées pour répondre à des besoins de financement de l'investissement, elles montent en revanche en puissance quand il s'agit de financer l'innovation. Ainsi, 67% des PME françaises dans les TIC indiquent avoir déjà eu recours à une aide publique liée à l'innovation (Crédit d'Impôt Recherche, Jeune Entreprise Innovante...). Une tendance qui s'explique en grande partie par la confiance affichée des entreprises dans l'évolution du contexte économique, mais pas seulement.

"Les entreprises du secteur des TIC sont deux fois plus optimistes que les entreprises d'autres secteurs" (Charles de Cazalet - Sogedev)

"Les entreprises du secteur des TIC sont deux fois plus optimistes que les entreprises d'autres secteurs vis-à-vis d'une évolution favorable de l'environnement économique global, et sont deux à trois fois plus nombreuses que les autres à recourir aux aides à la recherche et à l'innovation", fait savoir Charles-Edouard de Cazalet, directeur associé de Sogedev. "Les perspectives de croissance plus élevée que dans d'autres secteurs, couplées à un environnement plus favorable au numérique et à sa large diffusion dans les entreprises ainsi qu'une proportion de R&D plus importante qu'ailleurs tendent à expliquer cette situation." 

Bpifrance : un retard à l'allumage pour les dispositifs de préfinancement et de prêt

Le recours aux différents dispositifs de préfinancement et de prêt proposés par Bpifrance (anciennement Banque Publique d'Investissement) est cependant loin d'être généralisé parmi les PME du secteur des TIC en France. Ainsi, seulement un tiers d'entre elles indique avoir fait appel à l'un des trois dispositifs de Bpifrance. A savoir : le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi (CICE), le Préfinancement du crédit d'impôt recherche (Preficir), et le prêt pour l'innovation. Dans le détail, seulement 7% ont ainsi bénéficié du préfinancement du CICE et du CIR, alors que 15% des répondants indiquent avoir déjà eu recours au prêt pour l'innovation.

Quoi qu'il en soit, une récente mesure gouvernementale créée en 2013 et déclarée pour la première fois en 2014, semble à même de séduire plus largement les PME françaises : le Crédit d'Impôt Innovation (CII). "Selon notre étude, un tiers des répondants pense déjà le demander. Il permettra aux entreprises d'obtenir un crédit d'impôt de 20% sur un plafond maximal de 400 000 euros engagés en matière d'innovation, c'est-à-dire en aval de la R&D comme la réalisation de prototypes", explique Charles-Edouard de Cazalet. "Ce crédit d'impôt est bien parti pour atteindre sa cible initiale, et ne devrait pas tomber aux oubliettes".