Journal du Net > Solutions > DSI >  Systèmes-Réseaux > Interviews > Thierry Debleds (Dreamsoft) 
Interview
 
21/09/2007

Thierry Debleds (Dreamsoft) : "J2EE est plus utilisé pour les systèmes critiques du fait de sa maturité et de son ouverture"

La plate-forme de Sun répondrait mieux à des systèmes technologiquement hétérogènes. Facilité par une palette d'outils Open Source, sa mise en place nécessite cependant un fort investissement en compétences.
  Envoyer Imprimer  

 

 
Thierry Debleds (Dreamsoft - groupe Solucom)
 
 

Dreamsoft

 
Thierry Debleds, responsable du département Application platform au sein de Dreamsoft (groupe Solucom) et expert J2EE et Java, a répondu à nos questions. Il était accompagné de Mariano Boni, directeur technique de la société de services informatiques.

Quels sont les grands arguments en faveur du choix de la plate-forme J2EE pour un DSI ?

J2EE est une initiative de Sun, mais qui est aussi portée par beaucoup d'autres grands acteurs du marché, IBM et BEA notamment. Les développements réalisés dans cet environnement pour un serveur d'applications particulier peuvent être éventuellement migrés ou portés sur un autre. La plate-forme est en outre adaptée au portage d'applications aussi bien fixes que mobiles. A la différence de la technologie Microsoft, J2EE fonctionne sur n'importe quel type de système.

Enfin, grâce à son ouverture, cet environnement permet de faire évoluer aisément un existant en cas de changement de stratégie fournisseurs. Les équipes de projet ont la possibilité de capitaliser sur des développements déjà réalisés sans avoir à réinventer la roue.

Quel est le principal enjeu d'un chantier de déploiement J2EE ?

Le challenge est de se doter d'une organisation et surtout d'une équipe compétente. C'est à ce prix que les systèmes déployés pourront tirer pleinement parti des avantages de la plate-forme, et en particulier pouvoir tenir la promesse des éditeurs de la possibilité d'une migration des programmes d'un serveur d'applications à l'autre. Car, si Java offre de la flexibilité avec la possibilité d'utiliser les environnements d'exécution de plusieurs éditeurs à la différence de .Net, cette flexibilité pour être atteinte nécessite un savoir-faire en matière de conception applicative et d'intégration.

D'un côté les applications .Net sont synonymes de coûts de licence avec l'intérêt d'une plate-forme tout intégrée, de l'autre les coûts d'un projet J2EE se situent plus dans le travail de développement et un fort investissement en TMA.

La mise en place d'applications basées sur J2EE impacte aussi la production...

C'est une nouvelle logique. Elle introduit une démarche de composants distribués sur plusieurs serveurs. Elle est difficile à acquérir pour les équipes d'exploitation qui avaient l'habitude de systèmes centralisés. Elles doivent aussi bien comprendre le fonctionnement de la plate-forme pour allouer la bonne infrastructure à chaque composant en vue de répondre au contrat de service associé. C'est particulièrement important dans le cas d'applications critiques.

"Il est encore trop tôt pour estimer l'impact du passage de Java en Open Source"

Sur ce point, il est clair que J2EE est plus utilisé que .Net dans le cas de systèmes critiques, notamment du fait de sa maturité et de son ouverture.

Quelles sont les règles à suivre pour rendre une application évolutive et facilement migrable ?

L'une des grandes forces de J2EE est d'offrir une architecture permettant de séparer les différents types de composants d'une application. Pour faire en sorte qu'un programme soit correctement utilisable en production, aisé à maintenir et à faire évoluer, une application doit se calquer sur ce modèle de structuration en couches : présentation, logique applicative, appel de services, etc. Dans un tel environnement, chaque couche peut être modifiée de façon indépendante, et les projets de migration s'en trouvent également facilités.

Il est vrai qu'une application simple, basée sur des composants standards, sera facile à passer sur un autre serveur d'applications. Mais si elle intègre des fonctions plus avancées, comme des appels de services, l'opération ne sera pas aussi simple. Une structuration en couches permettra de retrouver les composants plus facilement.

Mais .Net et J2EE reposent sur le même modèle d'architecture ?

Oui, dans les deux cas, il s'agit d'une logique orientées objets. Mais, les deux plates-formes proposent des démarches diamétralement différentes en termes de mise en œuvre. Du côté de Microsoft, on trouve Visual Studio, complétement intégré avec le serveur d'applications de Microsoft. De l'autre, un ensemble de framework et d'outils Open Source qui se sont généralisés au sein des équipes de développement Java, et qui sont indépendant des différents serveurs d'applications J2EE du marché. Parmi ces solutions, on trouve notamment Eclipse, Struts et Hibernate.

Quel sera l'impact du passage de Java en Open Source ?

C'est encore trop tôt pour le dire. Nos clients sont encore aux versions 4 et 5 du langage. Or, l'Open Source concerne la version 6. Avant de pouvoir tirer un bilan de cette initiative, il faudra attendre quelque temps. On peut néanmoins penser que le passage de Java à l'Open Source devrait améliorer la portabilité des applications. d'un serveur à l'autre. Il est fort à parier également que ce mouvement qui a commencé avec les outils de développement va se poursuivre avec les systèmes de production.

De plus en plus d'entreprises migrent leur parc informatique vers Linux et OpenOffice. Ce mouvement est-il favorable à l'adoption de J2EE ?

Java est en effet un bon candidat pour réécrire des applications dans cet environnement client. Son caractère portable le rend d'ailleurs aisément intégrable à des systèmes composés de technologies hétérogènes. Mais Microsoft pourrait être tenté de porter sa CLR sur Linux en vue de répondre à cette tendance. A suivre donc.

Quid des principales évolutions de la plate-forme ?

La première réside dans la capacité de Java à fonctionner en mode déconnecté, avec la possibilité de bases de données embarquées et de composants délocalisés dans Java 6. La seconde est l'intégration de JAX-WS, et la possibilité d'exploiter les standards des Web Services dans J2EE.



JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Votre entreprise évolue-t-elle vers une informatique bimodale ?

Tous les sondages