Journal du Net > Solutions > DSI >  Systèmes-Réseaux > Interviews > Laurent Calamy (Digitas France)
Interview
 
21/09/2007

Laurent Calamy (Digitas France) : "Microsoft est tout autant capable de répondre à des applications de haut niveau"

Après des débuts difficiles, la plate-forme de Microsoft a fait son trou dans les DSI. Grâce notamment à sa capacité d'intégration à la suite Office, elle est un environnement de choix pour les projets d'intranet.
  Envoyer Imprimer  


 
Laurent Calamy (Digitas France)
 
 
 

Laurent Calamy est le directeur technique de Digitas France (ex-Business Interactif, devenue filiale de Publicis depuis début septembre 2007). Cette agence interactive est partenaire Microsoft Gold Certified.

Quels sont les grands arguments en faveur du choix de la plate-forme .Net pour un DSI ?

La plate-forme de Microsoft a fini par acquérir ses lettres de noblesse. Les débuts ont été difficiles. Les clients venaient d'investir dans une infrastructure de développement COM, D-COM, et Microsoft leur proposait un nouvel environnement dans lequel la migration ascendante n'était pas naturelle.

.Net est maintenant bien positionné par rapport à Java. Il est vrai que le développement C# repose sur le même modèle de conception que Java. Mais Microsoft apporte une réelle valeur ajoutée en termes de développement intégré et de facilité de déploiement. Dans le monde Microsoft, il est naturellement beaucoup plus facile de développer des applications intégrées à la suite bureautique Office, ce qui donne à .Net toute sa légitimité dans le domaine des applications front office. Ce n'est pas le cas dans le monde J2EE.

Cette montée en puissance de .Net conduit à une certaine tension du marché de l'emploi sur les profils expérimentés sur cette plate-forme. Les DSI ont confiance en cette technologie, et se lancent dans des projets de plus en plus ambitieux.

Quelles sont les grandes évolutions de la plate-forme ?

Sur la partie gestion de contenu, Microsoft a fusionné sa solution pour intranet, SharePoint , avec son produit adressant les sites Web, Microsoft Content Management Server. Le groupe souhaitait ainsi rassembler sa force de frappe en une offre unique : Microsoft Office Sharepoint Server. Les équipes de développement et les projets des clients peuvent ainsi être consolidés autour d'un environnement de production unique.

On commence d'ailleurs à voir apparaître les premiers chantiers mutualisant et intégrant des applications Internet et intranet autour de cette brique intégrée. Elle facilite le partage de contenu entre intranet et site Web, et l'interfaçage de l'ensemble à un annuaire LDAP.

Autre évolution majeure, l'environnement de développement Visual Studio a été complété par Team Fondation Server. Il s'agit d'un outil de gestion de projet de développement, équivalent à ClearCase [ndlr un produit Rational / IBM]. Il permet un suivi des sources, leur archivage, une traçabilité des spécifications, des bugs... Le tout en impliquant une équipe de plus en plus importante et éventuellement basée sur plusieurs sites.

Que dire de Silverlight ?

"Microsoft a une carte à jouer sur le créneau de la création graphique"

Avec ce nouveau module, Microsoft se positionne pour concurrencer Ajax et Flash/Flex. Mais la partie n'est pas encore gagnée. Il faut convaincre une population de graphistes et de créatifs qui a l'habitude des technologies Flash et Photoshop. Il est clair qu'il s'agit d'un vrai challenge. Pour Microsoft, c'est une part de marché en plus, alors que pour Adobe, c'est un enjeu stratégique. Je pense cependant que Microsoft a une carte à jouer. Sa valeur ajoutée sera là encore de proposer une plate-forme tout intégrée, des développements au graphisme et à l'environnement d'exécution.

Derrière, l'idée est pour Microsoft d'améliorer son positionnement sur des projets orientés marketing, vente. Des domaines dominés par les équipes des studios graphiques. Jusqu'ici, sa légitimité était plus grande côté intranet, pour des applications moins graphiques et plus axées sur la structuration de l'information, du fait aussi de l'intégration de .Net à Office.

Microsoft est clairement en retard sur le créneau des systèmes critiques ?

Historiquement, Microsoft vient des systèmes d'exploitation et de la bureautique, là où IBM et BEA, les deux principaux acteurs J2EE, commercialisaient des moniteurs transactionnels tels que Tuxedo et CICS pour supporter des applications centrales critiques. Ces systèmes supportent un ensemble d'informations métiers dans les grandes entreprise : base de données clients, produits, facturation, etc.

Aujourd'hui, chacun protège son pré-carré. Microsoft ne fournit pas les API de sa suite bureautique. Quant à IBM et BEA, ils fournissent avec leur serveur d'applications J2EE des interfaces pour dialoguer avec leur moniteur respectif. Partant de là, le choix de l'une ou l'autre plate-forme dans le cadre du développement d'un site de e-commerce par exemple se fera en fonction de l'existant et de la culture de la DSI. Si le système d'information s'appuie sur CICS, on optera alors pour WebSphere. Si les applications métiers du SI sont basées sur des technologies Microsoft, comme la solution de CRM de Pivotal par exemple, le choix se fera assez naturellement en faveur de .Net.

Le choix de la plate-forme est donc une question de stratégie ?

Les études comparatives de performance entre J2EE et .Net sont toujours très serrées. Pour certaines briques, Microsoft l'emporte. Pour d'autre, c'est J2EE. Toutes deux sont capables de tenir la charge et de rendre la qualité de service demandée. Microsoft est tout autant capable de répondre à des applications de haut niveau

Comme je l'ai dit, la question est de savoir quelle politique on recherche. Microsoft propose une orientation en faveur d'un environnement tout intégré, avec une galaxie d'éditeurs partenaires et de solutions autour. Le monde J2EE est plus adapté à une approche brique à brique, combinant des technologies diverses. Le travail d'intégration s'en trouvant mécaniquement plus complexe à réaliser.


JDN Solutions Envoyer Imprimer Haut de page

Sondage

Recourir à un service cloud comme unique solution de stockage de fichiers, vous y croyez ?

Tous les sondages